Enquête spéciale...ou comment risquer sa vie [with Eun Byul d'amour]

Le policier n'en pouvait plus. Il en avait marre d'attendre, assis sur un banc de pierre en plein milieu du parc. Il avait passé deux jours et deux nuits à cogiter sans bouger de son appartement, priant silencieusement qu'une idée lumineuse, peut-être même céleste glisse dans son oreille pour atteindre doucement son cerveau en ébullition. Mais rien. Le ciel devait s'être détourné de lui, car son esprit restait obstinément vide de toutes pensées cohérentes. Rien qui valait la peine d'être tenté. Il commençait sérieusement à douter de ses fonctions. Joo Su se connaissait pourtant très bien. Il savait où s'arrêtaient ses capacités, quelles barrières à ne pas franchir. Mais penser à l'être qui lui était si cher lui avait fait perdre ses notions d'anticipation. Lui qui voyait toujours les choses venir avant qu'elles dégénèrent, lui dont le courage n'avait plus été mis en doute depuis des années, oui, il se sentait abattu. Que faisait-il là, sur la place la plus déserte qu'il soit à cette heure-ci de la nuit ? Il n'en savait rien. Il avait perdu de vue son objectif principal.


Abandonner n'était même pas envisageable. Il voulait avoir le dernier mot et mettre ces enfoirés derrière les barreaux. Il ne voulait plus regarder Eun Byul dans les yeux sans qu'il soit sûr que la source de ses terreurs ait totalement disparue. Oui, il savait que son amant se mettrait en colère, ou se rongerait d'inquiétude s'il le savait. Il le connaissait tellement bien qu'il pouvait s'imaginer piquer une crise en lui criant qu'il n'en avait plus rien à faire, qu'il ne voudrait pour rien au monde le perdre lui pour des pourritures de médecins qui ne pensent qu'à faire des tests sur des cobayes humains. Joo Su pouvait même entendre sa voix pénétrer jusque dans sa chair, et il ne put s'empêcher de sourire en secouant la tête. Qu'il l'aimait ce petit bout de coréen ! Son attitude rebelle qui le surprenait parfois, ses yeux malicieux, sa bouche tentante et son sourire si doux qui arrivait à émouvoir le policier jusqu'aux larmes. Il ne songeait qu'à aller le rejoindre à cet instant, à voir sa moue adorable et ses mains sur ses hanches en signe de contrariété avec un regard qui signifiait : «Prend garde à ne plus me faire mourir d'inquiétude comme ça !» Puis le voir éclater en sanglot et s'accrocher à lui, désespéré.
Joo Su avait hâte de le dorloter, de le dévorer du regard, de lui mordiller l'oreille pour entendre ce son si mélodieux qui mettait toujours le policier dans tout ses états. Il se sentirait enfin lui-même, auprès de lui. Il ne comptait plus les jours qui le séparait de son âme sœur, mais il savait qu'il ne tiendrait plus longtemps. Voilà pourquoi il devait agir, et vite. Il soupira tout en s'étirant comme un chat.

Il se leva un peu plus tard pour se dégourdir les jambes et alluma une cigarette. La fumée s'envola en formant une sphère blanche éclairé par les lanternes environnantes ; un coup de vent la fit dévier de sa trajectoire initiale. Joo Su leva les yeux aux ciel, aussi sombre que les ténèbres et ferma les yeux, appréciant l'air vivifiant qu'on lui offrait. Sa tête lui semblait moins lourde et son esprit moins sur le qui vive. Soudain, il ouvrit les yeux et jeta sa cigarette à demi consumée dans une poubelle du coin. Il venait de trouver une idée, une brillante idée. Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ? Peu lui importait, il savait ce qu'il devait faire dès à présent et il était prêt, plus que prêt.

Joo Su mit ses mains dans ses poches et rentra chez lui, heureux de savoir qu'il allait pouvoir dormir cette nuit. Il se débarrassa de son pull et de son t-shirt une fois arrivé dans sa chambre et éteignit son ordinateur. Une chose dont il fallait qu'il discute avec Eun Byul après que toute cette affaire soit régler : il allait lui interdire de se faire tatouer la peau désormais. Son nom était inscrit dans sa chair, il lui appartenait dorénavant, donc, plus besoin de tout autre artifice. Il l'aimait comme il était, mais n'avait jamais été vraiment inspiré par les marques indélébiles qui recouvraient la peau si délicate de son amour. Il déboutonna son jean et plongea sous les couvertures pour s'endormir la minute suivante, sans voir que son téléphone émettait une lumière rouge insistante, signe qu'il avait reçu un mail.

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Il avait échoué. Il s'était lamentablement rétamé. Il s'était cru le plus fort, voir même passer inaperçu, mais cela n'était pas le cas. Il aurait dû y penser plus tôt. On échappait pas comme ça à une tête comme celle qu'il venait de défier. Tout en courant à l'aveuglette, il ne cessait de réfléchir à toute allure. Où se cacher, par où pouvait-il disparaitre pour que ces types arrêtent de le poursuivre ? Joo Su s'arrêta net en voyant un membre de la troupe qui le pourchassait devant lui, un sourire carnassier aux lèvres. Il bifurqua à droite et continua à courir. Plus il s'éloignait de l'hôpital, moins il y avait de monde. Le policier tourna plusieurs fois en rond, tentant de les lasser, mais ils étaient coriaces. Il décida de s'engouffrer dans la première ruelle à sa vue et s'arrêta, tentant de reprendre sa respiration. Il savait qu'ils allaient arriver dans quelques secondes et se dépêcha de prendre son téléphone et de composer un numéro.


Le portable virevolta et s'écrasa dans un coin. Joo Su eu juste le temps de se baisser pour sentir une vibration lui raser le sommet de la tête : il avait évité de peu une batte de base ball. Il se releva la seconde d'après et envoya un coup de pied en plein dans l'estomac du premier qui lui venait sous la main. Il se retourna ensuite pour parer une attaque venant à sa droite mais fût projeté au sol par un autre homme. Il tenta de se relever, mais il sentit un couteau juste sur sa jugulaire.


Joo Su eut un sourire crispé, mais ne répondit rien. Il se leva quand on lui ordonna de le faire et attendit patiemment une ouverture pour s'enfuir.


Les hommes se mirent à rire à gorge déployée et Joo Su s'empara du couteau qui le menaçait pour le planter dans l'avant-bras de celui qui le tenait. Un hurlement de douleur s'éleva jusque au sortir de la ruelle. Il y eut comme un écho qui fit froid dans le dos de tous les autres. Joo Su tenta de slalomer entre ses assaillants, mais ils étaient trop nombreux, aussi comprit-il qu'il devait se battre. Il se retourna brusquement et envoya son poing dans la tempe de l'homme qui se tenait le plus près de lui. Il l'entendit tomber au sol, complétement sonné. Joo Su continuait d'envoyer les hommes au tapis et il arborait un sourire presque effrayant. Il sentait des frissons lui parcourir l'échine, comme une sorte de courant électrique tout à fait excitant. Il se rappelait l'époque où il se battait contre des gangs entiers et son sourire s'élargit de plus bel. Le délinquant n'avait jamais vraiment disparut, il avait toujours était là, le révolté, dans un petit coin de sa tête, prêt à ressortir dès qu'il en aurait l'occasion. L'adrénaline coulait dans ses veines comme un véritable poison. Il était presque à bout de force, mais il aimait ça. Le goût du sang dans sa bouche ne le gênait même pas. Le sensation des os craquant sous les siens lui faisait un bien fou. Il avait besoin de défouler.


Gagner du temps était de plus en plus difficile, surtout qu'il allait falloir encore une bonne demi heure avant de voir débarquer Soji et sa troupe. Non, il n'y arriverait sans doute pas. Sa respiration devenait erratique, bruyante et ses ennemis semblaient se relever comme par magie pour revenir en force. Il ne put empêcher un homme de lui donner un coup violent au visage. Il tomba lourdement sur le béton. Lorsqu'il reprit ses esprits, on le maintenait au dessus du sol par le col de son pull. Il gémit en se mordant la lèvre pour ne pas crier sa douleur.


A chacune de ses interrogations, il envoyait la tête de Joo Su contre le mur. Ce dernier contenait ses gémissements comme il pouvait et sentait son esprit partir dès le choc contre la parois, puis revenir à lui quand il entendait les mots de l'homme. Puis, il n'entendit plus rien, jusqu'à sombrer.

«Non, je ne peux pas mourir, je ne dois pas mourir ! Non !!»
«Chut, je suis là...»
«Non, je dois, je dois...!»
«Joo Su ! Calme toi, s'il te plait. Tu n'es pas mort»
«Qui...? Qu'est-ce qu'il se passe ? Eun ?»

Un petit rire des plus mélodieux résonna à son oreille.

«Non, Eun n'est pas encore là. Ne me confond pas avec lui, je t'en prie»

Joo Su ne voyait rien, ne sentait rien, tout était noir, c'est comme s'il flottait au dessus du sol, sans jamais tomber. La voix qu'il entendait lui disait quelque chose, mais il n'arrivait pas à la reconnaitre. Et puis ce rire, ce tintement mélodieux qui traversait son âme sans qu'il en comprenne la raison. Soudain, la situation lui revint en mémoire : il s'était évanoui. Il allait mourir d'un ou plusieurs coup(s) de couteau. Il ne pouvait s'imaginer la scène de son amant devant sa dépouille. Il avait envie de crier de rage.

«Ne panique pas. Je ne suis pas là pour rien.»
«Pardon, mais je ne vois pas...enfin, je suis pas conscient normalement, donc je ne rêve pas...»
«En effet, tu ne rêves pas. Mais tu n'es pas mort non plus. Heureusement que je suis là»

Et voilà, il venait de se découvrir schizophrène... «La belle vie dans mon cerveau ?»

«Voyons, si tu avais été fou, cela se serait vu...non, mais où as-tu laissé ton esprit de déduction ?»
«Je sais pas, peut-être depuis qu'on m'a passé à tabac, tiens...»

Et voilà qu'il jouait le jeu...Et si ??

«Non, je ne t'ai pas enlevé ni t'ai fait boire de drogue...ton imagination est débordante»
«Montre toi ! Qui es-tu ?»
«...tu ne me reconnais donc pas ?»
«Le devrais-je ?»
«C'est vrai...tu n'as jamais su...»

Soudain, une lumière violente aveugla Joo Su et une silhouette se dessina. Il resta un instant sans bouger.

«Tsu...Tsukasa...»

Il tendit la main vers le visage presque parfait du jeune homme. Ses doigts frôlèrent le halo de lumière mais n'atteignirent pas comme prévu sa joue.

«Pourquoi...?» Demanda Joo Su d'une voix éteinte.
«Ah...il me fallait venir. Ce n'était pas ton heure, voilà tout.»
«Pourquoi ?»
«Parce que je suis ton meilleur ami» lui dit-il avec un doux sourire. «N'est-ce pas ce que l'on fait pour l'être que l'on aime le plus ?»

Joo Su déglutit.

«Je t'ai tué»
«Non, la Providence l'a fait à ta place. Tu n'y es pour rien. Je devais mourir, c'était écrit.»
«Non ! Tu étais celui qui aurait du rester en vie...moi, je n'ai crée que des ennuis...j'ai fait souffrir tant de monde par ma faute ! Jamais mon péché ne sera expié»
«Joo...je ne suis pas venu pour que tu rendes tes comptes. Je suis venu te dire qu'il te reste une chance.»
«Une chance ?»
«Oui. Tu as souffert, mais tu as grandit, tu es devenu bon et sérieux...et surtout, tu as rencontré la personne qu'il te fallait. J'avoue avoir été un peu déconcerté...elle me ressemble beaucoup...»
«Eun n'est pas toi. Ton image ne s'est jamais transposer sur lui. Je l'aime pour ce qu'il est, non pas pour ce que tu représentais.»
«Oui, oui, je n'ai jamais dit le contraire. Mais...tu as toujours aimé dorloter. Tu es bien plus doux que des centaines d'hommes. Et Eun aime ça...comme moi je l'aimais...»
«Arrêtes, je ne veux pas savoir. Je veux comprendre ce qu'il se passe. De quelle chance tu me parles ? Puis-je me réveiller ? Pourquoi es-tu là ?»
«Je suis là parce que j'avais besoin de te voir et de te parler. Il faut que tu cesses de ressasser le passé, et arrête de traumatiser ce pauvre Jess. Ensuite, je dois t'avouer quelque chose. J'ai toujours sû tes sentiments Joo...non pas que tu les cachais mal...mais je pouvais lire en toi.»
«De l'empathie ? Tu...tu possèdes un don ?»
«J'en possédais deux pour être précis. Mon deuxième est de pouvoir communiquer par esprit, peu importe dans quelle situation se trouve l'autre. Même mort...»
«Alors pourquoi maintenant ? Je veux dire...tu aurais pu...»
«Non, pas au stade où j'en étais. Je devais attendre que tu sois le plus proche de moi possible...»
«Tu veux dire...je suis... comme mort ?»
«Comateux je dirais...mais tu ne vas pas tarder à te réveiller.»
«Tsu...»
«Laisse moi finir ! Tu vas pouvoir rejoindre ton bien aimé qui s'inquiète, mais avant cela, je voulais m'assurer que tu cesseras tes folies le plus tôt possible. Et aussi, je ne t'en ai jamais voulu Joo Su, jamais.»
«Je le sais, mais cela n'empêchait pas que moi, je m'en voulais. Tu étais tout pour moi»
«Oui, je sais, mais maintenant, tu ne dois plus t'en soucier. Pourquoi te dis-je ça de toute façon...tu vas oublier notre entrevue lorsque tu ouvriras les yeux de toute façon...»
«Quoi ? Non !»
«Si, mais ne t'inquiète pas, notre dialogue résonnera toujours en toi. Je suis persuadé que tu vas te réveiller changé. J'ai tenté ma chance moi aussi Joo Su»
«Je ne comprend pas»
«Joo Su...veux-tu savoir ma réponse ?»

Le policier devina rapidement le sens de la question. Il se mordit la lèvre si fort qu'il en aurait saigné, s'il ne s'était pas trouvé dans cette situation. Tsukasa le fixa un moment, puis soupira.

«Ton silence est plus qu'éloquent. De toute façon, qu'est-ce que les sentiments d'un mort aurait comme poids face à l'amour écrasant de ce gamin, hein ?»
«Tsukasa...»
«Je suis bête, tu l'as toujours su, n'est-ce pas ?»

Joo Su ne put répondre, ni même dire au revoir à son meilleur ami. Seul son sourire peiné flotta dans l'air durant un moment, avant que le noir ne revienne prendre possession de lui.

Des sons méconnaissables déchirèrent soudain le silence et Joo Su aurait tout donner pour se boucher les oreilles. Il se contenta de geindre doucement pour se faire comprendre et enfin, le calme revint. Puis, un murmure. Il sourit tendrement en reconnaissant à qui appartenait la voix. Il voulut bouger, mais une douleur lancinante lui barrait le front jusque dans la colonne vertébrale. Il fronça les sourcils, les yeux toujours fermés et attendit que cela s'apaise.


Joo Su se décida enfin à ouvrir les yeux.


Joo Su savait que Soji avait eu juste peur de ce qu'il avait pu lui arriver. Il soupira et attendit que le docteur parle.


Il sentit soudain la main de Eun Byul se crisper dans la sienne. Puis, un toussotement gêné.

Il détestait se sentir minable. Et là, il fallait l'avouer, il se sentait comme un enfant face à Eun Byul. Se faire réprimander aurait pourtant du le crisper sur son lit mais au contraire, il soupira de bonheur à attendre sa voix un peu dure le gronder. Bien qu'il ne pouvait le discerner, il était heureux de l'avoir à ses côtés. Il voulait s'excuser, le prendre dans ses bras et le serrer si fort contre lui pour se fondre en lui.

Son réveil l'avait secoué, mais bizarrement, son cœur ne semblait pas aussi lourd qu'avant. Il se sentait libéré d'un poids, mais il ne savait pas lequel. Il avait beau réfléchir, rien ne lui venait à l'esprit. Il lui semblait pourtant ne rien avoir oublié. Mais le choc avait dû être plus violent qu'il l'avait cru. Après tout, il avait perdu la vue, et le médecin n'avait même pas pu le rassurer. Mais là encore, il n'était pas inquiet. Il n'était pas mort, Eun Byul était là, c'était le principal. Il grimaça lorsque son amant passa sa main sur sa joue et il devina qu'il devait avoir quelques équimoses sur le visage. Il ne devait pas être bien beau à voir...Mais il l'avait cherché. Il sentit soudain le souffle du jeune homme contre sa bouche et approcha ses lèvres jusqu'à lui. Leur baiser fut furtif, mais l'amour qu'ils se portaient l'un pour l'autre devait crever les yeux. Les doux murmures contre son oreille le fit frissonner. Il écouta sagement le monologue de son amant mais n'aimait pas ne pas le voir. Peu importait combien il avait changé, il voulait vraiment retrouver la vue pour le contempler encore et encore. D'un côté, il se sentit rassuré d'entendre de sa bouche que malgré son futur handicap, il serait toujours à ses côtés.

La main de Eun se fit plus pressante, et Joo Su devina la détresse dans laquelle la situation l'avait mis. Il s'était pourtant juré de ne plus le faire souffrir ! Il faisait toujours tout de travers. Il se détestait vraiment. Il voulut parler mais les mots se bloquaient dans sa gorge. Il retenta une seconde fois, mais là encore, ce fut un échec. Quand le lycéen lui demanda ce qu'il souhaitait, il se dit que c'était sa dernière chance de lui expliquer. Il ne savait pas vraiment, mais un sentiment d'urgence l'envahit, tellement puissant qu'il sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Ses yeux lui piquaient si fort qu'il dut les fermer un moment avant de comprendre. Il se sentait perdu, mais ce n'était pas la faute de sa vue qui lui faisait maintenant défaut. Il tendit sa main libre et chercha à toucher Eun Byul et ne rencontra que du vide. Il redoubla d'effort, mais ce fut le même résultat. Il laissa son bras retomber lourdement sur le lit. Sa gorge se serra et respira un bon coup.


Depuis quand n'avait-il pas pleuré ? Il n'en savait rien, mais cela ne datait pas d'hier. La détresse qu'il éprouvait était loin de s'apaiser. Il avait toujours voulu se montrer fort pour Eun Byul, son homme, son seul amour. Qu'il puisse compter jour et nuit sur lui, mais il avait compris de travers. Un couple de fonctionnait pas sur la force de l'un et la passivité de l'autre. Les forces devaient être à égalité pour que ça fonctionne.

Le pire était pour lui de ne pas voir les réactions de son amant. Il serra plus fort sa main et l'amena jusqu'à ses lèvres. Il embrassa tendrement sa paume tout en fermant les yeux, mettant fin à ses pleurs.


Joo Su tenta de trouver une position plus confortable mais ne put que gémir. Il se contenta de reprendre sa place initiale. La porte s'ouvrit soudain et il entendit des pas lourd s'approcher du lit. Il devaient être deux.


Joo Su sourit. Il venait de pleurer, avait des courbatures partout et ne pouvait pas bouger.


Joo Su hocha la tête en signe d'assentiment. Que répondre à cela ? Il ne sentit plus la main de Eun dans la sienne, à la place, des doigts glacée touchèrent son avant bras, là où se tenait la perfusion.


Les pas s'éloignèrent et il soupira. Il n'était réveillé que depuis quelques minutes et déjà, il en avait marre. Il aurait voulu partir et aller dormir dans son lit, si possible en compagnie de son amour.

Lorsque Eun dut partir en début de soirée, Joo Su dont la fatigue l'épuisait mentalement, n'arrivait pourtant pas à fermer l'œil. La morphine aurait dû faire son effet depuis plusieurs minutes déjà, visiblement, elle n'était pas assez puissante pour l'endormir ou même apaiser les souffrances qui le tenaillaient. Il avait deux côtes cassées et une plaie à la hanche. Il aurait donc une cicatrice de plus... Sa première cicatrice parcourait son dos en diagonale, partant de l'omoplate gauche au milieu de sa colonne vertébrale. Souvenir datant de la mort de Tsukasa lorsqu'il avait voulu le protéger, en vain. Bizarrement, Joo So s'était attendu à sentir ce fameux picotement douloureux, comme toujours lorsqu'il pensait à son meilleur ami...mais rien ne vint. Il soupira et se détendit. Le policier détestait ressasser le passé, alors autant passer à autre chose, ce que lui avait clairement dit Eun Byul. Seulement, il ne pouvait pas abandonner ainsi, même en sachant que son amour ne se préoccupait plus de son propre passé, il devait aider ceux qui étaient encore les cobayes des médecins dont s'étaient occupé Eun Byul. Il avait découvert que le jeune homme n'avait pas été le seul doté d'un don de régénération et qui avaient vécu une situation similaire. Il devait arrêter ces types, au moins pour avoir la conscience tranquille. Joo Su avait compris la leçon, il ne le ferait plus seul. Il décida d'appeler son coéquipier le lendemain matin tôt pour tout lui raconter et ainsi enquêter avec plusieurs hommes à ses côtés.

La porte s'ouvrit et Joo Su ouvrit les yeux. Il avait l'impression de n'avoir presque pas dormi. Il tenta de distinguer quelque chose, mais c'était toujours le noir complet. Il siffla et on sursauta à ses côtés.


Il ne savait pas que les infirmières venaient ainsi dans la chambre des patients si tard dans la nuit.


Il aurait tout donné pour se rendormir, mais il devait appeler Soji.


Il entendit un léger bruit provenant de sa gauche et on lui prit la main pour la faire rentrer en contact avec un combiner.


Il attendit qu'enfin la jeune femme disparaisse pour composer le numéro. Lorsqu'il reposa le combiner sur le socle quelques minutes plus tard, il tenta de se rendormir sachant pertinemment que Eun Byul ne tarderait pas à venir, il voulait profiter le plus possible de la vingtaine de minutes restantes. C'est en sentant les lèvres de son amour sur les siennes qu'il comprit qu'il avait somnolé. Il serra sa main dans la sienne et sourit. Le jeune homme avait vraiment pensé à tout. Puis, sa demande le fit doucement rire.


Il attendit que Eun Byul s'approche pour s'emparer de ses lèvres. La présence du lycéen lui avait vraiment manqué. Il se jura de ne plus jamais partir loin de lui sans raison valable. Comment avait-il fait pour survivre jusque là sans lui ? Lorsqu'enfin leurs bouches s'éloignèrent, il murmura contre son oreille un « Je t'aime » tout en caressant sa joue. Il aurait tout donné pour croiser son regard et voir ses yeux briller sous l'émotion, mais pour le moment, il devait se contenter de l'entendre glousser.


Il s'en voulait un peu de le laisser comme ça alors qu'il était venu exprès pour lui, mais il ne tiendrait pas le journée s'il ne dormait pas maintenant. Aussi, il ferma les yeux et, bercé par les caresses de son amour sur son poignet, plongea dans les bras de Morphée.
Ce fut l'odeur qui le réveilla. Il ouvrit les paupières doucement, se frotta les yeux de sa main libre.


Joo Su acquiesça et soupira quand la porte se referma.


Il entendit Eun Byul se lever et fouiller dans un sac puis l'ouverture de l'opercule. Alors, vraiment, la perte d'un sens pouvait augmenter la sensibilité des autres... La porte se rouvrit après que Eun Byul l'ait prévenu qu'il allait le faire réchauffer. Pendant son absence, il tenta de se relever, mais ce fut vain. Il attendrait que Eun Byul revienne pour qu'il l'aide.


Après quelques acrobaties et quelques grimaces, ils avaient réussis à le caler suffisamment droit pour qu'il puisse manger. Mais là encore, ce fut la foire. Eun Byul lui passa les médicaments qu'il avala puis tenta de mettre sa cuillère (trop prévenant ce petit bout de chou, il a pas mis les baguettes) dans le plat, mais Joo Su rata l'assiette. Plutôt que de se morfondre sur son handicap, il sourit. Il retenta, percuta le rebord, mais rien dans la cuillère. Il entendit Eun Byul pouffer, mais ne se décontenança pas pour autant. Il refusa l'aide de ce dernier, il avait sa fierté, et tenta une énième fois.


Il la mit dans sa bouche et fit la moue...il n'y avait presque rien. Le rire de Eun Byul retentit et Joo Su, d'abord surpris, ne put s'empêcher de rire à son tour. Le policier mit plus d'une demi heure à manger son plat. A la fin du repas, Joo Su avait mal au ventre d'avoir trop rit, mais il ne regrettait rien, au moins, leur relation semblait plus légère, comme avant.

Au moment où Eun Byul avançait sa main pour nettoyer les joues « soit disant » sales et que Joo Su tentait de l'éviter, on toqua à la porte. Le policier devina au bruit des talons de qui il s'agissait.


Même s'il savait qu'elle mourrait d'envie de se précipiter vers lui, elle était d'une nature réservée, aussi, elle avança doucement vers le lit et il devina qu'elle pleurait. Il sentit Eun Byul reculer mais l'attrapa par le bras pour lui faire comprendre de rester à ses côtés.


Il savait qu'elle allait lui parler coréen, elle le faisait toujours lorsqu'elle était en colère ou très inquiète.


Il ne savait pas très bien comment commencer les présentations, surtout que Eun Byul restait aussi silencieux que possible, comme s'il souhaitait se fondre dans les murs pour disparaître.


Joo Su grimaça. Il savait qu'elle avait eu du mal à accuser le coup lorsqu'il avait enfin pris son courage à deux mains pour lui annoncer qu'il était amoureux...d'un homme.


Comme il ne voyait rien, il ne pouvait faire que deviner ce qu'il se passait dans la pièce. Sa mère avait toujours été douce et sensible, mais avait avalé de travers quand elle avait compris qu'elle n'aurait pas de petits-fils ou de petites-filles. Elle lui avait même dit qu'elle acceptait, car après tout, s'il était heureux, elle ne pouvait aller contre lui.

* Par pitié, fais un effort, ne le rejette pas *


Le cœur de Joo Su bondit lorsqu'il comprit qu'elle l'acceptait. Il était si rassuré ! Il serra la main de Eun Byul tout en lui donnant du courage. Il devait juste rester lui-même, et tout irait bien.

La présence de sa mère mettaient les deux garçons très mal à l'aise. Joo Su tentait tant bien que mal de détendre Eun Byul, mais plus les secondes passaient, plus la tension montait dans la chambre. Son amant avait tout juste aligné deux mots à la suite et bien qu'il le trouva tout à fait adorable, rien ne s'arrangeait. Il entendit sa mère toussoter et avant que le policier ouvre la bouche pour trouver un sujet de discussion plus convenable, l'infirmière choisit ce moment pour apparaître.


Joo Su était réticent à laisser son amour seul avec sa mère, mais il n'avait pas le choix. Il soupira et les laisse partir. La jeune femme approcha et il la laissa faire. Elle enleva la couverture et dégrafa le haut de son habit d'hôpital. Les doigts de l'infirmière étaient toujours aussi frais et il se contenta de fermer les yeux, imaginant plutôt les doigts de son amant sur lui. Elle prit des ciseaux et il frissonna au contact du fer sur sa peau.


Joo Su ne répondit qu'en hochant la tête. Il se crispa lorsqu'elle le toucha, mais ne dit rien, préférant qu'elle en finisse vite avec cette horreur. Le silence ne dut pas plaire à la jeune fille, car elle tenta de lui parler :


Joo Su ne put se retenir de rire, mais s'arrêta vite sous la douleur. Il savait que sa mère semblait jeune, même très jeune, mais au point de dire qu'il s'agissait de sa femme !! Il aurait tout donné pour voir la tête de sa génitrice si elle avait été au courant.


Il devait se faire des films, c'était pas possible...soupirait-elle de soulagement ?


Bon sang, il était à moitié défiguré, avait des blessures partout, et on trouvait encore le moyen de le trouver séduisant au point de le draguer ?! D'un côté, c'était rassurant de voir qu'on attirait encore, mais c'était extrêmement gênant aussi ; pour preuve, il lui semblait qu'elle le massait plutôt sensuellement. Il se mordit la lèvre pour ne pas lui hurler de partir sur le champ. Au lieu de quoi, il se contenta de dire :

- Oui, et je suis même très, TRÈS heureux comme ça. Figurez-vous que cette personne est possessive et déteste qu'on me colle trop. Je lui donne toujours raison...

L'infirmière ne se laissa pas pour autant démontée. Elle lui posa quelques questions auxquelles Joo Su ne répondit que par onomatopées et finalement, elle dut se lasser de l'absence de réaction du malade.


Il en avait un peu assez de ces femmes qui le prenaient pour un dragueur invétéré ! C'était pas écrit sur son visage non plus ! Il fronça les sourcils en signe de mécontentement et elle se dépêcha de finir la toilette. Elle avait à peine finit de remettre ses bandages que la porte se rouvrit.


L'infirmière se proposa, et à deux, ils arrivèrent à le caler en position allongé avec plusieurs oreillers dans le dos. L'infirmière ne semblait pas disposée à partir, mais il sentit comme de l'électricité dans l'air. Il sentit le souffle de son amour contre son oreille et sourit.


Joo Su ne voulait pas attiser la jalousie de Eun Byul mais c'était trop tentant d'entendre son amour s'emporter...

Il avait mis Eun Byul en pétard. Il n'aurait pas dû, mais cela faisait tellement de bien de se sentir aimer ! Non pas qu'il doutait de l'amour de son amant – il le lui avait prouvé de nombreuses fois – mais l'entendre sortir de ses gonds parce qu'il venait implicitement de lui dire que l'infirmière avait tenté sa chance le faisait doucement sourire. Il aurait du calmer le jeu, mais il n'avait pas pu. Son amour était tellement furax qu'il se mit à parler sans interruption, à tel point qu'il avait du terrifier l'infirmière. Il n'avait pas dit à la jeune femme que la personne qu'il aimait était un homme, mais Eun Byul ne se fit pas prier pour le lui faire savoir. Son baiser avait un goût d'inachevé. Joo Su se dit qu'il ne tarderait à rattraper ce contact trop court pour lui. Comme il l'avait deviné, le coréen fit comprendre à l'infirmière qu'il ne tolérait pas qu'on drague son homme. Le policier adorait la voix qu'il avait quand il était menaçant, il était tellement sérieux qu'il sentit l'infirmière se crisper, puis sortir. Joo Su aurait voulu en rajouter une couche mais n'avait pas osé, après c'était lui se serait pris un savon...

Il serra la main de Eun Byul et caressa tendrement sa paume du pouce pour le calmer. Il savait que le lycéen aimait son contact, mais pour Joo Su aussi, son touché l'apaisait énormément. Lorsqu'il reprit, sa voix semblait moins menaçante, plus plaintive. Le policier se demanda alors s'il s'était vraiment senti menacé par cette infirmière ou si c'était de la colère pure et simple. Il soupira quand il entendit la dernière phrase.


Joo Su s'arrêta là quand il se souvint que sa mère se trouvait encore dans la pièce. Il avala de travers. Il l'entendit émettre un petit rire.


Elle s'approcha et déposa un baiser sur le front de son fils puis de murmurer des paroles rassurantes à Eun Byul avant de s'éclipser. Joo Su sentit les cheveux de son amant lui caresser le bras. Il ne put s'empêcher d'y passer les doigts, rien que pour apprécier leur douceur et leur odeur. Il avait tellement envie de le sentir contre lui ! Il mourrait d'envie de le faire rouler sur le lit pour l'avoir à ses côtés, mais il savait que c'était impossible. Il risquait de se faire plus mal encore et de rester plus longtemps à l'hôpital. Si seulement il pouvait voir ! Il donnerait n'importe quoi pour retrouver la vue et dévorer des yeux son ange.


Il savait qu'il l'avait fait souffrir et qu'il contenait son inquiétude pour lui.



Il dessina le contour du visage de son amour de ses doigts et souligna ses yeux.


Joo Su pencha le visage vers Eun Byul, bien qu'il ne le voyait pas, il lui sourit, sûr que lui, il le regardait. Il lui embrassa la tempe.


Il ne voulait pas penser au danger qu'il pouvait encore courir dans les temps à venir, mais bel et bien d'un avenir plus lointain et plus heureux. Il comptait vivre sa vie entière auprès de Eun Byul, et ce, peu importait ce qu'il pouvait se passer. Ils passèrent une moitié de l'après midi à se câliner, l'autre moitié Joo Su le passa à dormir. La morphine lui faisait plus d'effets qu'il ne le pensait. La présence de Eun Byul le faisait se sentir en confiance et lui avait tellement manqué qu'il ne ratait aucune occasion pour la toucher ou l'embrasser. Il aurait bien voulu faire plus mais ce n'était vraiment pas de rigueur.

Un infirmier (a croire que les vœux de son amant furent exaucés) vint les déranger pour les prévenir que l'heure des visites étaient terminés dans quelques minutes. Joo Su ne voulait pas le laisser partir, mais ne dit rien, se contenant de le coller pour les derniers instants de la journée à passer ensemble. Après un dernier baiser et des « je t'aime » à tout bout de champ, Eun Byul partit, laissant le blessé dans un état presque second, comme si cette journée n'avait été qu'un rêve. L'absence se fit vite ressentir.


Soji avait une fois de plus raison, mais pour rien au monde il ne regrettait. On vint pour lui administrer une autre dose de morphine ainsi que des calmants et autres analgésiques surpuissants. Il pourrait presque croire qu'on le droguait... c'était surement le cas, mais pas de la mauvaise façon. Il ne pouvait s'empêcher d'être paranoïaque, du fait que l'établissement où il était avait un lien très serré avec l'hôpital où Eun Byul subissait ces tortures psychologiques et physiques. Le lien ? Oh, juste que le directeur de l'hôpital de son amant à nommé son fils directeur de l'hôpital où Joo Su était...Très subtil pour faire du trafic d'organe ou tester des substances encore en expérimentation sur le plus de patients possibles... Il demanda à ce qu'on réchauffe le plat que son amant lui avait laissé et ne tarda pas à s'endormir après avoir entamé son repas. Il se réveilla dans la nuit en remarquant qu'on lui avait enlevé son assiette et sa table et remercia mentalement son nouvel infirmier attitré. Il se rendormit et ne se réveilla qu'au moment où le bruit lui devint insoutenable. Quelqu'un semblait se disputer avec l'infirmier (il avait reconnu la voix) et ce dernier, exaspéré, avait quitté la salle sur ces mots :


Joo Su ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait jusqu'à qu'on lui tapota l'épaule sans ménagement.


La voix caverneuse ne lui disait rien qui vaille et il avait décidé qu'il ne n'aimerait pas cet homme.


Joo Su réfléchit à vive allure, et se dit qu'il devait accepter, mais dans ce jeu-là, il n'y jouerait pas seul.


Il hocha la tête et reposa la tête sur l'oreiller quand il fut sûr que l'homme est disparu de la chambre. La porte se rouvrit presque aussitôt. Il reconnu les pas de son amour et ceux de son nouvel infirmier.


Hum, un homme de plus qui ne portait pas ce docteur dans son cœur...Raison de plus pour se méfier.


L'infirmier n'était pas dupe mais n'en montra rien, il avait dû comprendre qu'il ne fallait pas parler de ce médecin en présence de qui que ce soit d'autre que lui-même. Il commençait à bien apprécier ce nouvelle infirmier. Il sourit et chercha dans la vide la main d'Eun Byul.

Joo Su se serait fait un plaisir fou à citer tout ce dont il avait envie que Eun Byul lui fasse une fois retourné à la maison. Cependant, il avait oubli quelque chose d'important : la présence de sa mère... Comme il n'y voyait rien et qu'elle n'avait pas fait de bruit depuis son entrée dans la chambre...et puis aussi, parce qu'il ne cessait jamais de penser à son amour, il avait complétement oublié sa génitrice. Pour une personne autre, il n'aurait pas broncher, mais comme il s'agissait de celle qui l'avait mis au monde, il se maudit intérieurement. Le dernière chose qu'il voulait, c'était la choquer avec des propos indécents. Heureusement qu'il s'était arrêté à temps...


Quand il apprit que son amant avait craqué juste après être sorti de la salle avec sa mère, il ne put s'empêcher de jurer. Il aurait voulu être là pour le soutenir, au lieu de ça, il était dans un lit qu'il ne pouvait quitter sous aucun prétexte et ne voyait rien. Non, vraiment, plus le temps passait, plus il se demander à quoi allait servir son « sacrifice » s'il faisait souffrir toutes les personnes auxquelles il tienait ? On ne pouvait pas lui en vouloir, hein ? Il n'avait que 22 ans, on ne peut pas tout savoir si jeune... Malgré tout cela, il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir.


L'après midi se passa bien jusqu'à ce qu'Eun Byul parte. Il se sentit vite seul et comme toujours lorsqu'il était en proie avec lui-même, il ne cessait de ressasser ce qu'il s'était passé. Il ne ressentait plus les picotements désagréables sur ses poignets et ses doigts lorsqu'il les bougeaient. De légères croutes étaient apparues. Il devina qu'il s'était ouvert lors du combat, en frappant trop fort, il s'était entaillé toutes les articulations, et les poignets avaient soufferts. Joo Su soupira, il ne devait pas être très beau à voir...Il passa ses mains sur son visage, essayant de deviner où pouvaient être ses bleus. Il ne les trouva pas, mais comprit fort bien qu'ils étaient en train de guérir... cela devait tirer sur le jaune-marron maintenant, le violet avait dû disparaître. Il se détestait... quel visage montrait-il à toute sa famille et ses amis ? Il s'endormit sans s'en rendre compte et sans avoir fini de manger. Malgré tout, il se réveilla un peu plus reposé que la nuit précédente. La légère dispute entre le docteur Asachi et l'infirmier aurait pu miner très vite la journée, mais Joo Su savait qu'Eun Byul allait venir d'une minute à l'autre. Lorsqu'enfin il arriva, il se détendit complétement et ne put s'empêcher de sourire béatement. Il ne le voyait pas, mais sa seule présence suffisait à le rendre heureux. Être aussi fou amoureux pourrait causer des problèmes, mais pour lui, cela en résolvait beaucoup au contraire. Quand il entendit le prénom de son jumeau, il fronça les sourcils.


Il aurait voulu la nourriture de son amant, mais tant pis. Il espérait juste que le repas ne serait pas empoisonné... Il y gouta et laissa échapper un soupir de bien être. Qu'est-ce que c'était bon ! Il se retint un minimum pour ne pas froisser son cher et tendre. Eun Byul cuisinait très bien, il n'avait jamais eu à s'en plaindre, mais ce plat là était juste trop délicieux...


Il serra la main de son amant dans la sienne, mais soudain, le lien fut rompu. Il n'entendait que des bruits étouffés qui ne le rassura pas.


Il tenta de se pencher en avant mais ne trouva que du vide.


Il se forçait à ne pas parler trop fort, mais la panique prit le dessus et il sentait dans l'air un changement radical de température. Il serra les poings et l'appela encore. Seul des respirations saccadés lui répondirent.
« Oh non, pas maintenant, pas ici, par pitié, il ne faut pas qu'on te voit ! »


Il enleva sa couverture et tenta de se lever. L'arrivée de l'infirmier le dissuada de faire plus. Le regard de ce dernier allait du lycéen recroquevillé sur lui-même, au policier dont le visage palissait au fur et à mesure des secondes. Finalement, Joo Su comprit que l'infirmier s'occupait d'Eun Byul et hoqueta quand l'homme devina qu'il s'agissait là d'une manifestation de dons. S'il savait que le lycéen était maudit cela voulait dire qu'il l'était aussi. Quand il dut partir, la panique de Joo Su remonta en flèche.


Il entendit revenir l'infirmier et se précipita vers lui. Après quelques secondes, le calme revint. Les explications qu'il lui fournit répondit à beaucoup de questions. Il serra la main de son amant et soupira. La chaleur étouffante de la pièce ainsi que celle du corps de son cher et tendre baissait à une vitesse fulgurante.


Joo Su en resta sans voix un bon moment. Comme il ne le voyait pas, il n'avait pas pu le reconnaître ! Il se rappelait avoir posé de nombreuses questions à l'hôpital mais à chaque fois, cela avait été un échec, jusqu'à qu'on abandonne en lui montrant où se trouvait la direction en lui disant que le directeur n'était pas là. Il avait attendu un bon moment, se persuadant qu'un jour, on aurait l'habitabilité de lui parler. Et puis, au moment où il croyait qu'il n'y arriverait jamais, Un homme était venu, avait sourit et demandé s'il cherchait des renseignements plutôt indiscrets. Joo Su avait eu un sourire contrit mais au lieu de s'être fait rabrouer, on lui avait ouvert la porte du directeur. Il se souvenait que l'homme lui avait fait un signe pour qu'il ne dise rien et lui dit qu'il n'avait que 5 minutes, pas plus, sinon, il risquait de perdre son boulot.


Joo Su devina une petite pique qui ne fit que le faire sourire.


Joo Su n'avait rien remarqué. Il avait été tellement absorbé par son devoir policier qu'il en avait oublié de vérifier s'il allait bien.


Il voulait savoir depuis combien de temps il était réveillé, mais vu que l'infirmier ne semblait pas s'en formaliser, cela signifier qu'il n'avait pas entendu toute la conversation, ou tout du moins, pas sur son enquête...L'infirmier l'emmena hors de la chambre et Joo Su s'empressa d'appeler Soji. L'appel ne dura longtemps, après quelques soupirs d'exaspérations et quelques discours houleux, il raccrocha enfin. Il avait décidé d'accepter la demande du docteur Asachi, mais Soji l'obligeait à faire des tests après chaque rendez-vous avec le médecin pour voir s'il ne tombait pas plus malade qu'autre chose. Pour cela, un médecin en civil viendrait avec Soji et ferait des analyses de sang. Joo Su attendit le retour de Eun Byul.

A Ma Chérie, voici ton cadeau de Noël :

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Il savait qu'il était tard, mais il n'arrivait pas à fermer l'oeil. L'infirmier était venu le voir il y a quelques heures déjà en réitérant la mise en garde donc le docteur Asachi. Mais le policier savait ce qu'il faisait. Il avait appris de ses erreurs : il ne ferait plus jamais cavalier seul dans ce genre d'enquête. Les minutes passaient inlassablement, il entendait le bruit des appareils qui étaient reliés à ses bras, il trouvait même cela reposant. Il ne devrait pas l'être pourtant. Il savait qu'on allait venir dans sa chambre d'ici à quelques minutes, il le sentait. Son pouls s'accéléra et il s'obligea à prendre de grandes respirations. Lorsque l'on a pas d'autre choix que d'attendre, tout nous paraît plus réel : les démangeaisons de ses blessures a laquelle il pourrait aisément éviter d'y penser se faisaient de plus en plus présentes. Il se contenta de plisser le nez très fort et d'expirer un bon coup. Il avait décidé qu'il ne laisserait pas son corps décider de ses agissements à sa place, et pourtant, il mourrait d'envie de se soulager de cette frustration. Quand cela devint vraiment insoutenable, il supplia presque pour qu'enfin on vienne le voir. Sa prière fut exaucée : des bruits de pas s'approchèrent de la porte de sa chambre. L'homme ne prit même pas la peine de toquer. D'un côté, Joo Su comprenait, à cette heure de la nuit, si on venait rendre visite à un malade, c'était carrément étrange.

- Joo Su..., murmura-t-on.
- Ah ! Soji ! J'ai cru que t'allais jamais arriver !
- J'ai fait ce que j'ai pu, c'est une vraie prison cet hôpital, j'ai faillit me faire coincer trois fois...

Il l'entendit s'approcher du lit et pour l'empêcher de se prendre les pieds dans les fils, il appuya sur le bouton de la lumière de chevet.

- Tu aurais pu attendre demain matin, non ?
- La police scientifique m'a dit qu'il fallait que tu les prennes maintenant ces cachets, le temps que ça fassent effets.

Son ami les posa sur la table et apporta un verre d'eau.

- Et c'est sensé faire quoi ces machins ? Demanda Joo Su tout en les avalant d'un coup.
- Réduire les effets des médicaments que cet enfoiré d'Asachi va te donner.

L'animosité dans la voix de Soji lui fit froid dans le dos.

- Désolé...
- Pourquoi tu t'excuses imbécile ?
- Pour ça, pour tout... parce que je ne t'ai rien dit, que j'ai fait des conneries par amour, parce que j'ai pas eu confiance en toi... je m'excuse pour ce qu'il pourrait arriver dans l'avenir, et pour tout ce que j'ai fait avant, quand tu m'avais prévenu que c'était pas la chose à faire et que je l'ai tout de même fait. De t'avoir inquiété, d'avoir foutu le merdier dans notre section... de...

Soji lui tapa l'épaule doucement.

- Okey, calme toi, j'ai compris. Ce genre de choses, c'est difficile à contrôler. J'aurais dû moi aussi insister, je te connaissais suffisamment pour comprendre que ça aurait du arriver. Je n'ai pas pu me contrôler quand je t'ai vu dans cette ruelle, en sang, tu étais... méconnaissable. J'ai eu la trouille. Merde... si tu étais mort, je sais pas ce que j'aurais fait. Mon ptit Joo Su, t'es vraiment un abruti, me refais plus un coup pareil.

Joo Su hocha la tête et sourit. Ca lui faisait du bien de savoir que Soji ne le détestait pas. C'était même la première fois qu'il lui parlait comme ça. Jamais encore il ne lui parlait de ses sentiments, alors que lui, il n'arrêtait pas de lui raconter ses problèmes.

- Joo Su, je vais y aller. Je reviens vers 10h avec Melle Tomoyashi, c'est elle qui te fera la prise de sang.

Il entendit les pas de son coéquipier s'éloigner, puis revenir. Soji se pencha vers lui.

- Fais attention à toi. S'il te plaît.

Il fit une légère pression à son poignet et partit presque aussitôt. Joo Su avait encore du mal à croire que Soji venait de lui serrer la main. Il n'avait pas voulu le montrer, mais il avait peur, pour lui. Le policier aurait du en être heureux, mais il savait que ce qu'il allait se passer était loin d'être une partie de plaisir.

…

Il avait mal au crâne. Une douleur telle qu'il avait envie de vomir et de s'évanouir à la fois.

- Vous allez bien ? Demanda la voix rocailleuse.
- Comme un charme..., maugréa Joo Su.
- Je suis désolé, c'est juste la première fois, le temps que le corps s’habitue à l'intrusion.
- Et ça fonctionne comment ?

Joo Su parvenait tout de même à garder assez de conscience pour poser les questions qu'il avait préparé. Il savait que le docteur Asachi allait se vanter de son produit miracle.

- La perfusion que j'ai installé tout à l'heure est un régulateur de pouls, il permet à votre cœur de rester stable lorsque le transfert du médicament passe dans le sang. Au moment où il atteint le cerveau, il commence à faire effet. Il accélère le traitement de la maladie, c'est pour cela que vous ne vous sentez pas bien.
- Vous pensez que je suis malade ? Ce n'est pas simplement le choc que j'ai reçu qui m'a rendu aveugle ?

Un silence se fit.

- Disons que votre choc a fait qu'une partie de votre cerveau refuse de fonctionner, bien sûr, ce n'est pas une maladie, mais le système nerveux qui irrigue la fonction de « vue » a le même problème qu'une aveugle de naissance. Sauf que pour le dernier cas, il est presque impossible qu'il revoit un jour. Mais vous... vous ! Vous avez la possibilité de retrouver la vue, je ne fais juste qu'accélérer le mouvement. C'est une avancée scientifique qui permettra un jour, j'en suis sûr, de faire retrouver la vue à n'importe qui, en évitant les interventions lourdes comme une opération où l'on risque la vie du patient.

« Oui, c'est vrai, c'est pas comme si vos médicaments ne mettaient pas en péril la santé de vos patients... » Mais Joo Su se retint de le dire à voix haute. Il se contenta de répondre :

- Je vois. Et vous pensez que je pourrais revoir quand ?
- Disons, dans trois jours.

« Ah ouais... quand même... »

- Mais il n'est pas impossible que cette « partie de cerveau » qui refuse de fonctionner se remette en marche dès demain, non ? Il est possible que je me réveille en ayant retrouver la vue, sans avoir besoin de de prendre vos médicaments.
- Non non, comment dire, vous avez vécu un véritable traumatisme, il est rare de guérir aussi vite.

Joo Su émettait de sérieux doutes quant à ces propos, mais décida de se taire, ce sera la médecin que Soji amènera qui éclaircira ses lanternes.

- Bon, je vais vous laisser, normalement, votre mal de tête devrait vite partir, mais vous risquez de somnoler environs deux heures.
- Bien, merci. Quand est-ce que vous revenez ?
- Demain, à la même heure.
- Quelle heure est-il ?
- Ah, oui, pardon, il est 5h du matin.

Il le laissa sortir sans lui dire au revoir et plongea presque aussitôt dans les limbes.

…

Il entendit qu'on l'appelait, mais ses paupières étaient tellement lourdes qu'il dut se frotter les yeux pour se forcer à les ouvrir. Il eut un tel choc qu'il les referma presque aussitôt.

- Monsieur Han ? Vous m'entendez ? Bon sang, vous n'auriez jamais du prendre ces cochonneries, ça va vous tuer !
- Kato ?
- Oui, c'est moi. Vous allez bien ?
- Je crois que j'ai une massue sur le front, mais ça va.

Il rouvrit lentement les yeux, espérant qu'il n'avait pas rêvé. Un trait lumineux se tenait devant son champ de vision, l'éblouissant presque.

- Je crois que son produit fonctionne bien...

L'infirmier qui était en train de vérifier l'état des perfusions et de la tension s'arrêta presque aussitôt.

- Vous... Vous voyez à nouveau ??
- Et bien, je vois juste de la lumière, je ne distingue rien de précis, mais ça change du trou noir d'hier. J'ai juste peur que mon corps déraille...
- Votre coéquipier m'a prévenu, j'espère que vous ne mettez pas votre vie en jeu, même pour en sauver d'autres, je ne veux pas que vous risquiez la votre. C'est votre travail, d'accord, mais enfin... je n'aime pas ça du tout... De plus, vous allez inquiéter votre ami Eun Byul.
- Merci de votre sollicitude, ça me fait plaisir, mais je suis bien surveillé, si vraiment rien ne se passe comme prévu, j'arrête tout.
- J'espère bien !

Joo Su n'en revenait pas. C'était rare de voir autant d'humanité chez une personne que l'on ne connaissait pas. Il lui demanda l'heure, et se souvint que Eun Byul ne serait sûrement pas là avant la fin de l'après midi. Ce dernier avait décidé de se reprendre en main et ça lui faisait plaisir. Il attendit ensuite que Soji et la docteur arrivent. Quelques heures plus tard, après moult palpations et examinations, ainsi qu'un rapport détaillé sur ce qu'il avait apprit, la doctoresse décida d'accorder encore une tentative du docteur Asachi. Elle avait peur que le corps de Joo Su ne supporte pas une telle dose de médicaments dans le sang. Apparemment, ce qu'on lui avait administré pourrait lui bousiller le foie, voir même détruire des cellules du cerveau. Bien sur, la demoiselle avait affaiblie ses craintes, mais Joo Su les avait bien compris. Cependant, si elle lui laissait encore une chance, c'était qu'il était possible qu'elle se trompe et que rien de cela n'arrive. Le policier devinait l'état de stress de Soji, il tenta de le rassurer, mais rien n'y fit, il déclara plusieurs fois que s'il le pouvait, il ferait arrêter cette mascarade sur le champ. Mais Joo Su voulait surtout arrêter les hommes qui traitaient les patients comme des cobayes. Soji resta jusqu'à ce que Eun Byul arrive. Il le laissa s'approcher du lit, et comme d'habitude, il lui prit la main et l'embrassa tendrement.

- Je vais bien. Et toi ? Répondit-il à la question muette, mais distincte de son amour.

Il avait prévu de ne rien dire sur les résultats des expériences tant que celui-ci ne le lui demandait pas clairement. Soji sentit qu'il était de trop et les laissa tranquille pour le reste de la journée.

- Alors, comment était ce rendez-vous chez le diététicien ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Que doit-tu faire ? Lui demanda t-il après avoir grignoter ce que son amant lui avait apporté. Oh, et puis, il est où ce cadeau de la Saint Valentin ? Et ton frère, il a pas été trop déçu que tu le laisses pour venir me rejoindre ?

Quelques minutes plus tard, un médecin vint les interrompre. Il demanda à l'étudiant de sortir un instant, qu'il en aurait pour quelques minutes seulement. Lorsqu'enfin le docteur partit, Eun Byul revint si vite qu'il eut l'impression qu'il avait utilisé une supervitesse.

- Ne t'inquiète pas, il m'a juste dit que si je le voulais, je pouvais tenter de me déplacer avec l'aide de quelqu'un. Si tu te sens, tu pourrais m'aider à me relever ? J'en ai marre d'être allongé depuis des jours.

Une soirée avec Sang Eun, ça faisait longtemps qu’Eun Byul n’en avait pas profité. Bon d’un autre côté, c’était totalement sa faute, un certain Han Joo Su avait prit son cœur en otage. Notre petit Coréen, une fois surtout de l’hôpital se précipita chez lui. Une fois arrivée, il se jeta sous l’eau histoire que l’odeur de l’alcool et autres pommades s’enlèvent. Une fois tout propre, il alla dans sa chambre pour s’habiller, il opta pour un jean, et un t-shirt. Simple mais classe, il mit aussi une veste en laine histoire de pas avoir froid dehors, ça serait bête. Puis le jeune homme sortit pour rejoindre son frère dans le salon.

- On y va Hyung ?
Sang Eun : Ouais j’mets ma veste !
- Viiite !!

L’ainé rigola doucement et enfila sa veste juste à côté du canapé et ils sortirent. Pour un mois de Février, il ne faisait pas si mauvais que ça. Il ne faisait pas le -10° habituel de la Corée du Sud surtout. Sur le chemin du restaurant, les jumeaux discutèrent, comme pour renforcer leur lien qui avait faiblit. Eun Byul regrettait d’avoir fait souffrir son frère en ne faisant plus attention à lui. L’amour l’avait aveuglé, mais il se jura de passer quand meme de passer du temps avec lui. Ben quoi, on n’abandonne pas sa moitié dans le besoin !
Une fois arrivé dans le restaurant, les deux frères s’installèrent à la table qu’ils avaient réservée. Ce n’était pas un restaurant hyper cher mais bon, ce n’était pas donné non plus. Chance qu’ils n’aient pas de problèmes d’argent c’est deux-là. Les deux garçons reprirent leur occupation, c’est-à-dire parler, parler et encore parlé. Et dans cette discipline, c’était Eun Byul, le plus timide, qui était le moulin à parole. Avec son frère, il pouvait parler des heures sans meme s’en apercevoir. Il se sentait à l’aise…

Sang Eun : Alors Joo Su a aimé ce que j’ai fait ?
- Yah !! Tu le sais très bien alors demande pas
Sang Eun : C’pas moi qui ai failli m’empoisonné en faisant à manger à mon mec
- … J’ai pas fait exprès, j’penser pas que ça allait être aussi épicé !
Sang Eun : Tu dis ça, mais t’a renversé le pot de piment dedans alors…
- … Hyung !!

Sang Eun pouvait être le pire des enfoirés avec son frère, surtout quand il s’agissait de nourriture. Eun Byul était vraiment très mauvais dans cette discipline, alors que son jumeau était vraiment doué. C’était le sujet pour s’envoyer des piques sans problème. Mais voilà, il ne faut pas sous-estimer l’eau qui dort.

- J’vais te noyer de l’intérieur tu vas pas comprendre ! Arrête de parler de ça, tu sais que j’suis nul
Sang Eun : C’est clair que pour rater des pattes, faut être balèze !

Le plus jeune rougit et s’arrêta de parler pour manger le plat face à lui. Une défaite cuisante… Sang avait encore gagné, pour la énième fois. Mais ce n’était pas de sa faute si quasiment à chaque fois qu’il touchait de l’eau, elle changeait de température. Dans la vie, ses pouvoirs opposés étaient un vrai handicap. Mas bon, avec le temps il avait pris l’habitude.
Une fois le repas finit, les deux adolescent rentrèrent chez eux et dormirent ensemble. Si Joo Su était au courant, il était sûr qu’il ferait ne petite crise. Bon ben, ça serait un secret à bien garder ! Le lendemain arriva vite, et en plus, il avait rendez-vous chez le diététicien, il avait perdu du poids et voulait donc se reprendre en main histoire d’être potable quand son petit ami pourrait le voir. Park se leva donc doucement et fila prendre une doucher et s’habilla. Ensuite, il alla à son rendez-vous et le médecin lui annonça qu’il était passé dans la catégorie des maigres. Un régime s’imposait donc histoire qu’il n’ait pas un problème de santé. Une fois la consultation terminée, il alla voir un ami à lui qui l’accompagnerait chercher le cadeau de Joo Su. C’était plutôt loin de Tokyo et y aller en transport en commun ça allait être trop éprouvant. Puis fallait pas oublié qu’il avait failli crever la veille à cause de son immunité défaillante alors autant ne pas tenter le diable.
Le cadeau de la Saint Valentin qu’Eun comptait offrir à Joo Su était plutôt particulier. Il savait que son homme adorait les animaux mais qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’en acheter alors autant forcer le destin ! Après une bonne heure de route, il se retrouva devant une sorte de grande maison ou y’avait des tas de chiens. Il entra avec son ami et se retrouva devant une jeune femme

Femme : Oh, vous devez être Park Eun Byul.
- Oh, oui dit-il en rougissant légèrement.
Femme : Je vous apporte la petite chienne ^^ Elle est déjà tatoué et elle a une puce.

La femme disparu quelques instant et retourna ensuite dans la pièce ou se trouvait le lycéen un adorable Husky ( ici ) aux bras. Une fois tous les papiers remplient et les instructions donné, notre Coréen rentra chez lui. La petite chienne n’avait pas cessé de lui mordiller les doigts tout en jappant, elle était juste trop adorable. Une fois à la maison, il la posa et s’en occupa quelques instants avant de l’abandonner pour aller voir son homme. En plus c’était tard !
Park grogna avant de filer à l’hôpital, une fois arrivé, il se retrouva avec Soji et son homme qu’il embrassa comme à son habitude.

- Je vais très bien ne t’en fais pas ! Le diététicien m’a donné un régime pour que je reprenne du poids. Et ton cadeau est à la maison impatient, tu le verras quand tu rentreras ! T’as intérêt de rentré vite d’ailleurs, parce que… Il s’arrêta de parler et rigola. Je m’arrête ou tu vas savoir ce que c’est. Et t’en fais pas pour Sang Eun j’ai dormit avec lui, alors il ne peut pas m’en vouloir !

Dit moi, c’était pas censé être un secret ? Il rigola doucement, gêné mais quelques secondes après, le médecin le vira de la chambre. Il avait dû sentir le regard glacé du plus jeune ! Une fois le médecin sortit, Eun Byul retourna au chevet de son homme, inquiet.

- Te lever ? Oh, d’accord ! Mais fais attention, hum ?

Une fois toutes les précautions prisent, Eun Byul aida Joo Su à se redresser malgré les grimaces. D’ailleurs, il se gêna pour lui dire

- C’est toi qui veux te redresser, si tu souffres c’est TA faute è__é

Que d’amour n’est-ce pas ? Le lycéen l’aida à se lever du lit et l’aida à faire quelques pas dans la pièce. C’était plutôt laborieux et surtout très drôle, mais ça faisait du bien au plus jeune de voir son ainé enfin debout. La souffrance était quand meme la et Eun Byul aida le policier et s’installer de nouveau dans le lit. Fallait pas trop qu’il se fatigue aussi, sinon il guérirait moins vite.
La fin de journée, Eun Byul la passa coller à lui, a l’embêter, le frustrer. Ouais, il était en manque et ça devait se comprendre. Il était meme pas discret. Mais bon, au moins ça prouvait à Joo Su que le plus jeune était totalement accroc.

- J’veux que tu rentres T_T J’veux faire l’amour, j’veux t’embêter, je veux te doucher et te tripoteur, j’veux te donner la béquet…

On a compris, tu veux passer le clair de ton temps collé à lui. Le plus jeune poussa un soupire de frustration et en levant la tête, il en poussa un autre

- En plus je dois rentrer, c’est injuste !! Guérit vite mon amour ou j’vais te violer aussi… Et T___T

C’était pas des larmes qui coulaient la, le long de ses yeux ? Et oui, c’était un chagrin et surtout un gros caprice, il se leva et tapa du pied par terre. Il était devenu impatient depuis l’arrivée à l’hôpital du Coréen. Après un très long au revoir qui avait vraiment failli finir en viole, le jeune homme rentra chez lui. Et il bouda comme un enfant.
Le lendemain arriva très lentement, peut-être parce qu’il regardait les secondes défilait ? Il n’avait dû dormir que trois heures dans la nuit tellement il était impatient. Un vrai gosse. Une fois à l’hôpital, il chouchouta son homme. En plus, il avait beaucoup de chance puisque le brun recommençait à voir. Bon okey, il avait eu des remarques vis-à-vis de son physique, mais Fuck ! Tant qu’il y voyait c’était le principal. Du moins jusqu’à ce que :

- Joo Su ? Ça va pas mon cœur, t’as l’air bizarre

Hey pourquoi tu ne réponds pas ?! Eun le secoua doucement, il avait l’air d’avoir perdu connaissance, mais quand il posa sa main sur son cou, il se rendit compte que c’était son cœur qui partait en vrille. Il poussa un petit cri. Le pire était qu’aucun médecin ne venait. C’était quoi ce bordel ?! Eun Byul fit donc une connerie, celle de prendre de quoi faire une transfusion dans la chambre et de lui donner son sang. Après tout, il était O alors il pouvait le donner à n’importe qui, mais son pouvoir, ses globules blancs et tout ce qui allait avec serait bien trop diffèrent, tant pis, il fallait tenter. Le système immunitaire d’Eun coulait maintenant aussi dans les veines de Joo Su…
Le pauvre garçon était en larmes et tenait la maison de son homme sans avoir retirer les aiguilles, trop préoccupé…

- Me laisse spas !!! T’as pas le droit ! Tu m’as promit !!

Ce fut quelques secondes après que l’infirmier, Kato, entra dans la pièce. Il arracha le lien entre les deux garçons

Kato : T’es malade ou quoi ?! Ton sang ne peut pas être transfusé !! Bon sang, vire-toi de la Eun Byul !

Le jeune homme se rendit compte alors de l’énormité de sa bêtise. Son sang était différent des autres puisque son système immunitaire était hyperactif. L’infirmier ajouta de la morphine au policier histoire de l’apaiser, mais on voyait déjà que le sang du Coréen avait fait effet ; les blessures partaient peu à peu, mais la douleur devait être insoutenable pour un humain normal.

Un cadeau impatient, ça c'était original. Depuis quand un objet pouvait avoir des sentiments ? Joo Su plissa les yeux à la fois pour méditer ces propos mais aussi pour tenter de voir. Le trait de lumière était toujours là, blanc mais aveuglant, ne lui permettant pas de distinguer quoi que ce soit. C'était un peu comme le bout du tunnel, sauf qu'il était vivant, lui.

La fin de la phrase de son amant lui fit l'effet d'une douche froide.

- Comment ça tu dors avec ton frère ?? C'est pas parce que je suis pas disponible pour le moment que tu as le droit de...

« Okey Joo Su, on se calme, ils sont frères. Ils sont frères, ils sont frères... On respire à fond et on décompresse ». Il était presque sûr que Eun Byul avait laissé échapper cette information par plaisir de voir sa réaction.

- Bon, t'es content, ça m'énerve... qu'il puisse être près de toi au moment où je devrais y être, c'est-à-dire tout le temps. Ne joue plus avec ça, je risquerai de le haïr plus encore que je ne le fais déjà.

Le médecin vint couper court à toute conversation pendant un moment. Il ausculta le policier et décréta que s'il voulait se dégourdir les jambes, il pouvait se lever quelques minutes. L'homme voulut l'aider mais Joo Su préféra que ce soit Eun Byul qui l'aide, aussi vira-t-il le trouble-fête. L'épreuve vu plus difficile que prévue. Joo Su grimaçait toutes les trois secondes tentant de garder le corps droit afin de ne pas tomber à l'avant. Une fois assis sur le lit, ses pieds frôlaient le sol froid, lui donnant des frissons dans le dos. Il vacilla plus d'une fois et même Eun Byul qui le tenait sous l'épaule avait failli tomber avec lui. Le pire était qu'il ne voyait encore rien sauf cette bande blanche, il se cogna contre une tablette à roulette, là où on déposait les plateaux repas, et aux chaises présentes dans la chambre.

- Dis donc, tu n'es pas sensé me soutenir plutôt que me lancer des piques ! Tsss, sale gamin !

Après quelques pas, Eun Byul dut se rendre compte de la fatigue du policier car il le redirigea vers le lit. Joo Su était essoufflé mais heureux de voir qu'il n'était pas handicapé.

Ils passèrent le reste de l'après-midi l'un contre l'autre, du moins, autant que cela était possible. La déclaration de son petit ami le fit rire.

- Et bien, ça se voit que t'es encore un adolescent en rut... Et arrête avec ces soupirs, t'es plus un enfant ! Quoique...

Joo Su tentait de le corriger un peu, mais il fallait avouer que lui aussi avait du mal à se retenir. Sentir son amant si proche sans pouvoir le toucher était presque une torture, mais il était de toute façon incapable de quoi que se soit. Ca le rendait fou, mais il était persuadé de ne pas pouvoir faire l'amour à Eun Byul avant un moment. Il n'était pas un super-héros capable de guérir de blessures profondes en quelques nuits. Il aurait presque voulu naître avec des dons comme ceux du môme qu'il aimait, en sachant pourtant qu'il avait souffert de cette situation et qu'il en souffrait encore.
Il en devenait stupide à réfléchir autant pour pas grand chose. C'était pas comme s'il allait rester invalide toute sa vie. Joo Su se ressaisit. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne s'était pas rendu compte que son cher petit ami le caressait.

- Stop stop ! Eun, on se calme !

Il lui prit les mains et les garda dans les siennes. Ils se débattirent un moment, se chamaillant en même temps jusqu'à ce que l'heure des au revoir fut obligatoire. C'est quand la porte de sa chambre se referma sur le rire d'Eun Byul qu'il comprit qu'il allait encore passer une nuit mouvementée.

…

Cette fois-ci, il n'avait pas aussi mal. C'était juste des maux de tête venant par saccades et assez violentes. Il était presque assommé par les effets des médicaments. Il dut s'évanouir car lorsqu'il reprit conscience, il n'y avait plus aucun bruit autour de lui. Il n'osa pas ouvrir les yeux de peur de connaître le résultat des tests qu'on passait sur lui. Il attendit un moment que le sommeil soit définitivement parti pour les ouvrir. Il resta là, les yeux ouverts, il voulut presque pleurer de bonheur.

- Monsieur Han, c'est Kato, je viens voir comment vous vous sentiez.

Joo Su sourit.

- Vous avez la carrure que je vous avais imaginé.

L'infirmier resta un moment coi, puis se précipita vers son patient, lui posant questions sur questions. Joo Su lui répondit calmement. Il était presque ému d'avoir retrouvé la vue, ou tout du moins, une partie.

- Je ne vois pas nettement, mais je distingue bien les formes. Les couleurs sont encore flous cependant.
- Et votre état ? Vous vous sentez bien ?

C'était peut-être du à l'euphorie, mais Joo Su se sentait extrêmement bien, voir même complètement excité. Il avait envie de crier de joie. Vivement que Eun Byul arrive, qu'il puisse le dévorer du regard pendant des heures. Il demanda à Kato d'appeler son coéquipier afin qu'il vienne à l'hôpital le plus tôt possible avec la médecin chargée de s'occuper de son cas.

Eun Byul arriva un peu plus tard et Joo Su ne put lui cacher qu'il voyait à nouveau, pas encore tout à fait mais presque.

- Dis... c'est quoi ce corps tout frêle que j'ai en face de moi là ?! Où est passé ce torse de rêve que j'ai vu des dizaines de fois ? Hein ? Reprends moi vite du poids ou ça barde !

Il commença à sourire en voyant l'air contrit de son amant. Il était tellement content de le voir ! Mais soudain, son cœur se serra. Il se recroquevilla sur lui-même et gémit. Il se sentait perdre connaissance, il n'entendait presque plus la voix d'Eun Byul qui s'inquiétait. Il comprit que son corps ne supportait pas le traitement miracle du docteur Asachi et qu'il allait surement mourir ici devant l'homme qu'il aimait plus que tout. Il pria pour que l'infirmier arrive, ou que n'importe qui l'emmène loin de lui. Il ne voulait pas que Eun voit ça. A quoi tout cela à servit s'il mourrait maintenant ? Tout était en train de s'arranger, pourquoi maintenant ?

Son cœur ralentit pour finir par s'arrêter. Quelque chose entrait mais quoi, il ne le savait pas. C'était doux, chaud et fort à la fois. Réconfortant aussi. Il était bien, là, il aurait voulu que cela dure, dure encore. Mais c'était trop beau. Il entendit soudain un hurlement, le sien. Le bien être, c'était juste un rêve, en réalité, il souffrait le martyre. Même se faire ouvrir le ventre paraissait être une douce caresse comparée à sa douleur. Il aurait presque voulut qu'on l'achève. Il ne comprenait pas, et il ne le voulait pas. Pitié, que ça s'arrête, juste, que ça cesse ! Il savait qu'il pleurait, comme jamais auparavant il ne l'avait fait. Une chose étrangère à tout ce qu'il avait ressentit jusqu'alors parcourait tout son être. S'il avait eu le contrôle de son corps, il se serait griffer afin de le faire sortir à tout prix. Après un temps qui lui parut une éternité, tout s'arrêta. Les cris, les pleurs, la douleur, tout. Puis, il entendit un bruit régulier, celui de son cœur. Il battait à un rythme rapide, mais il battait bel et bien.

- Non Eun, il n'est pas mort, il respire, regarde !

L'esprit encore tout embué, Joo Su grogna pour répondre à l'infirmier.

- Ne bougez pas Monsieur Han, vous... et bien... vous êtes...
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il y eut un silence un peu lourd que Joo Su n'aima pas du tout. Il ouvrit les yeux, mais pas de miracle bien sûr, il n'y voyait pas complètement. En revanche son corps, lui, lui semblait différent.

- Vous avez fait un arrêt cardiaque. Vous seriez mort si Eun Byul, enfin... il vous transfusé son sang sous la panique. Mais ça, je pensais plutôt que ça allait vous achever...

Il resta dubitatif jusqu'à ce qu'il comprenne le sens des paroles de l'infirmier.

- Vous voulez dire que j'ai guérit grâce au sang de Eun ?
- Et bien, les toxines présentes dans votre corps ont été détruites par son immunité, oui. Et par la même occasion, toutes vos blessures. Comment je vais expliquer ça à mon supérieur moi... vous pensez vraiment qu'à vous hein ?

Est-ce que c'était temporaire, ou est-ce que son sang s'était mélangé à celui de Eun et avait assimilé ses facultés extraordinaires ? Il l'appela afin qu'il vienne près de lui. Il lui embrassa la paume.

- Merci, tu m'as sauvé la vie. Je t'aime. Alors cesse de pleurer, tu as tenté ce que tu croyais être possible, et ça a marché.

C'est ce moment que choisit Soji et la médecin pour entrer dans la chambre.

- Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ! Explosa son coéquipier.

Kato lui expliqua tout ce qu'il c'était passé et la demoiselle qui l'accompagnait les jeta tous dehors pour examiner Joo Su. Apparemment, toutes les blessures avaient disparues, impossible de trouver une légère cicatrise, sauf celles qu'il avait eu avant cet accident. Elle lui prit le pouls, regarda ses réflexes, tout lui semblait normal.

- Je m'excuse. Si j'avais su... si seulement je m'étais rendue compte que ce produit allait vous détruire...

Joo Su ne sut que répondre. C'était lui qui avait choisit de faire ça.

- Ce n'est rien. Maintenant, nous avons tout ce qu'il nous faut pour arrêter ces hommes. Je vous en prie, ne gardez que cela en tête.

La jeune femme fit une légère courbette.

- Et ramenez-moi Eun s'il vous plaît. Je veux lui parler.

Celui-ci entra avec Soji.

- Eun, ce que tu as fait, c'était de l'inconscience, mais ça a payé. Ce que j'aimerais savoir, c'est s'il est possible que ton don se transmette, en as-tu déjà entendu parlé ? A-t-on déjà essayé de te prendre ton sang afin de le transmettre à d'autres ?

Joo Su voulait savoir quel serait le degré d'impact de ce genre de situation. Allait-il vivre toute sa vie avec faculté de régénération ? Il sentait qu'il allait devoir travailler dur...

Bon, avouons qu’Eun Byul venait clairement de dire que le cadeau de la Saint Valentin était vivant. Ouais… C’était plutôt bête, Joo Su se douterait tout de suite que c’était un animal. Son idiotie était devenue très importante dans sa vie. Oui c’était juste peut-être parce que le policier le déstabilisé comme jamais. Ça devait être ca…
Mais voilà qu’après ça, il avait parlé du sujet tabou : son jumeau, Sang Eun. C’était presque comme si son nom faisait entrer Joo dans une colère noir. Il se mordit la lèvre juste après, et rougit en l’entendant perdre le contrôle.

- Mais…

Il n’avait meme pas réussit à en placer une dans l’affaire, le plus âgé avait vraiment l’air énerver, mais se rendait-il compte que les liens entre jumeaux étaient bien différents de ceux entre simple frère et sœur ? L’idée de devoir choisir entre son homme et sa moitié lui arrachait le cœur. C’était impossible pour lui de décider qui aurait la place la plus importante. Mais voilà que le médecin entre dans la pièce et le fit sortir. Il n’aimait pas les secrets du tout, bon sang, pourquoi il le foutait toujours à la porte. Ouais, bon le fait d’être un adolescent devait aider. En plus, il n’avait pas de lien officiel avec Joo Su. Une fois rerentré, et une fois rassuré, il aida son homme à se lever pour qu’il puisse marcher un peu, mais la conversation n’était pas finie

- Tu sais, je t’aime vraiment mais Sang Eun est important pour moi. Ne soit pas jaloux hum ? Puis je préfère de loin dormir dans tes bras tu sais. Puis tu vas devoir faire des efforts tu vas l’avoir sur le dos toute ta vie. J’vais lui faire la morale a lui aussi ce soir t’en fais pas. Bref passons ce sujet hum ! ^^ J’veux profiter de toi

Voilà une chose de faite, la deuxième consistait à l’aider à se lever. Ça c’était plutôt laborieux, surtout qu’Eun n’était pas vraiment doué. Ils avaient failli tomber et ça, Joo Su n’avait pas perdu de temps pour le dire au plus jeune qui rigola. Nan mais, déjà qu’il l’aide en plus il fait des remarques ! L’enfoiré, ça vengeance serait terrible !

- Te plaints pas j’t’ai dit ! C’pas ma faute si t’es engourdit de partout T_T Puis tu pèses ton poids, j’suis ridicule face à toi

Surtout qu’il avait perdu du poids donc face à son homme, on aurait dit une fillette trop choupi, mais pas un sportif. Le lycéen faisait quand meme des efforts pour l’aider mais très vite, il le ramena au lit. Il était encore trop faible pour faire autant. A la place, Eun Byul le chouchouta et se plaignant meme d’être en manque. Oui, ça devait faire au moins 2 semaines qu’ils n’avaient rien fait et qu’ils se voyaient pas, fallait comprendre le blond, il était terriblement en manque. Lui qui c’était habituer à coller le plus vieux dans ses moindres mouvements.

- L’enfant t’enmerde… Voilà c’était dit, clair net et précis. T’abuse, tu me dis ça alors que ça fait trop longtemps que j’profite pas de toi T_T T’es méchant !!!

Et tu veux vraiment qu’il te considère comme un adulte. Espèce de capricieux, Joo Su peut pas alors te plaint pas. Sinon ça va être encore plus long. Du coup, pour faire passer le temps et calmer ses envies, il caressa son homme, un peu de partout, comme pour redécouvrir son corps. C’est qu’il avait pu changer depuis qu’il l’avait pas vu ! Eun Byul sourit a cette pensé, mais son ainé n’était pas d’accord. Le blond grogna mais se laissa faire. Il profita de la fin de la journée avec lui et le chouchouta comme jamais. Une fois les visites, il rentra chez lui.

Le lendemain arriva doucement mais à peine les heures des visites commencèrent qu’il était déjà dans la chambre de son homme. En plus, il avait un trop beau cadeau, il voyait de nouveau. Le pauvre se mit à rougir en entendant la remarque de son petit ami, en plus il était tout contrarier, il était mignon comme ça. Mais voilà que tout bascula. Joo Su perdit d’abord connaissance, mais ensuite son cœur s’arrêta carrément. La seule chose qu’il avait pu faire était de lui donner son sang.
Kato l’écarta quelques secondes après, mais son sang agissait déjà et le hurlement de douleur de son petit ami ne le rassura pas. Eun Byul se rappeler encore des essais sur les enfants de son âge et meme les personnes plus âgés… Tous mourraient au contact de son sang. Bon sang, il n’avait pas réfléchit. Il allait le tuer !
Le lycéen se mit alors à pleurer toutes les larmes de son corps sans pouvoir s’arrêter, il suffoquait meme. Bon sang, mais quelle connerie avait-il fait ? Et s’il ne se réveillait pas ? Il attrapa sa main comme pour lui donner du courage, l’envie de se réveiller, de profiter de sa vie. Un moment après, il recula, ses larmes redoublant, il n’avait plus aucun signe de vie de la part de son homme. Jusqu’à ce que par miracle ses yeux s’ouvrent de nouveau.

Le Coréen n’avait pas bien repris ses esprits, trop perturbé d’avoir pu perdre son petit ami, mais voilà que Kato le poussa un peu vers lui. Il n’arrivait pas à se calmer, il faisait que pleurer et pleurer. Il avait eu la peur de sa vie.

- J’aurais pu te… Te tuer

Peu après, ils durent de nouveau se séparer, la demoiselle de la police voulait l’examiner. Du temps, Kato et Soji s’occupèrent de calmer Eun Byul qui après 10 bonnes minutes s’arrêta de pleurer. Ses yeux cependant étaient rouges. C’est qu’il était hyper sensible le petit.
Une fois dans la pièce avec Joo Su, il ne sut quoi répondre. Il savait que quelques-uns étaient morts, que d’autres avaient miraculeusement été soigné mais étaient morts par la suite. Eun Byul ne pouvait pas lui dire.

- Je… Je sais plus.

Il prit sa main dans la sienne et la serra doucement. Soji les laissa, ils avaient besoin de calme. Le blondinet s’installa sur le lit de son homme, après tout, il était guérit pour le moment. Il posa la tête sur son torse et écouta son cœur battre, ça le rassurait.

- Je… Je t’aime tu sais. Fais plus de bêtise comme ça, je sais que tu veux m’aider, mais je ne veux pas te perdre. T’imagine pas à quel point je peux souffrir de ce genre de choses…

Eun resta contre Joo un long moment, sans parler, il était juste blottit dans ses bras, les yeux fermés profitant de lui. Du moins jusqu’à ce qu’on les coupe. Le lycéen se leva du lit une fois qu’on toqua et s’écarta. Lorsque l’homme entra dans la pièce, Eun Byul se crispa, son cœur sauta quelques battements. Ses souvenirs l’envahir. Il se sentait faible face à lui.

Asachi – Je ne pensais pas te revoir un jour Eun Byul Park, tu n’as pas changé en 10 ans. Je devais me doutais que ce miracle dont tout le monde parlait, venait de toi. Mais a tu préciser a ton ami qu’il allait mourir d’ici quelques heures ? Que ton sang est le plus parfait des poisons ?

Le jeune homme ne sut quoi répondre. Il regarda son homme dans les yeux avant de regarder le sol. Il l’avait condamné du moins, il le pensait. Mais peut être que son sang avait changé avec le temps ? Qu’il n’était plus aussi dangereux.

- J’ai changé… Tout s’est stabilisé ! Il… Il…
Asachi – Tu penses que ça pourrait changer quelques choses ?
- Je…

Ses larmes coulèrent le long de ses joues. L’homme s’approcha de Joo Su, qui n’avait pas dû encore encaisser le choc de l’annonce du médecin. Un cri fendit l’air, mais ce n’était pas celui d’Eun Byul, c’était celui du médecin. Le lycéen lui avait attrapé et sans le vouloir, comme pour protéger son petit ami était en train de lui bruler le bras. Lui faisant de profondes lésions.

Asachi – Lâche moi !! Espèce de sale gosse !!!!