The Shadows of the Past Attract my Heart in the Darkness ( Enquête en salle de Chimie )

* Je n'ai pas que ça à faire... *

* Joo... Pourquoi...*

- Ainsi tu m'as retrouvé... Après tout tu es mon coéquipier.

- Tiens ! Yasuda ! Ça faisait longtemps !

* Putain.. Pas lui..*

La main de Soji saisit la sienne, stoppant l'avancée du poing. Toujours avec la même expression sur le visage, le sourire pourtant, s'élargit.

* Imbécile.*

« Soji, je te comprends... N'oublie jamais... »

Le visage de son ami décédé apparut devant lui, souriant tendrement. Soji ferma les yeux, ne voulant pas souffrir de cette illusion. Il sentit comme une main se poser sur son épaule.

- J'aurais dû mourir à ta place Akira... Tu étais ma lumière, j'étais ton ombre. Nous nous complétions. Sans toi je plonge dans les ténèbres...

Soji s'assit dans un coin de la pièce et regarda la salle vide. Selon les rayons du soleil qui traversaient les lucarnes, il devait être le milieu de l'après-midi.

« Incroyable Soji ! Tu les as toutes eut au centre ! Comment tu fais ?! »
« Soji regarde j'ai réussit ! »

- Comment ai-je pu passer à côté de ça...

Il frappa du poing la table qui trembla sous son coup sec. Il se leva précipitamment et alla chercher la lettre avec laquelle tout avait commencé. Il la relut attentivement. Il fronça les sourcils.

- Ainsi mon affaire commencera avec vous... Monsieur Yamaguchi...

- Akira...

Oui, Akira... Il aurait dû mourir à sa place. Cette personne si rayonnante, pleine de vie et aimé de tous. Soji était tout son contraire.

« - Enchanté, à présent nous serons coéquipier !
Soji observa la main tendue vers lui et l'ignora superbement. Le jeune homme qui se tenait debout à côté de son bureau se mit à sourire.
- Je suis Honda Akira !
Le jeune homme, les mains dans les poches se pencha vers l'avant du bureau afin de voir le nom de son interlocuteur sur le petit panneau.
- Bien ! Yasuda Soji ! Tiens prends ça ça te déridera !
Akira se mit à rire gentiment et déposa une sucette au cola sur son bureau. »

C'était leur première rencontre et il s'en souvenait comme si s'était hier. A ce moment il l'avait insulté de tout les noms dans son esprit. Ce souvenir le fit rire doucement.

* Tu étais vraiment quelqu'un toi... *

Il décida de se lever, la journée allait être chargée. C'est en sortant le la douche que Soji entendit toquer à sa porte. D'un pas nonchalant, il alla ouvrir.


Il voyait très bien qu'il n'était pas dans son état normal, même s'il essayait de sourire. Soji ne pût retenir un rictus, il fronça ses sourcils.



Il avait entendu sa phrase juste avant de refermer la porte. Il ne lui avait pas proposé de rentrer. Soji avait laissé tout ses dossiers et la lettre sur la table, bien en évidence. Il rangea tout ça en vitesse et s'habilla. En dix minutes, tout était fini. Il sortit et ferma à clef son appartement. Joo Su se décolla du mur contre lequel il était adossé et s'exclama :


Soji s'approcha de lui et saisit la cigarette qu'il avait en bouche. D'un regard réprobateur, il lui fit bien comprendre qu'il ne voulait plus jamais qu'il fume. Du moins devant lui...

- Arrête de fumer ces saloperies...Ça va te tuer un jour...

Les dernières paroles étaient presque murmurées, mais Joo Su les avaient bien enregistrées.

- Allons-y, nous avons une affaire à régler...

- Ne m'as tu pas dit un jour que tu voulais en savoir plus sur moi ? Et bien voici ma véritable personnalité. Déçus, n'est-ce pas ? Eh bien il faut t'y faire, je ne suis pas totalement celui que je prétends être. En faite...Tu ne me connais même pas...Maintenant si tu as fini avec tes questions inutiles, nous avons un travail à accomplir...

- Dépêchons-nous.

Soji commença à inspecter les traces de l'incendie.

* Étrange... Pas de déclencheur. Ce n'est donc pas criminel...Mais ce n'est pas non plus accidentel sinon il y aurait une source quelconque. Non, ce n'est pas par le gaz, ni par un briquet ou allumette...*

* Je vois...Les rumeurs étaient donc fondées...*

Il avait passé la nuit à regarder le plafond en espérant trouver des réponses. Mais bien entendu, sans indices, on obtient rien. Joo Su n’avait donc aucun moyen de savoir ce qu’il se passait dans la tête de son coéquipier. De toute façon, il avait toujours été une énigme pour lui. Le policier lui avait déjà demandé de lui raconter son passé, mais Soji ne lui répondait jamais, ou alors changeait de sujet presque immédiatement, prétextant l’inutilité de la chose. Joo Su se contentait alors de rengainer son envie de le connaitre mieux et d’attendre que cela vienne de lui même. Mais ce jour n’était jamais arrivé. Il l’avait tant attendu, qu’aujourd’hui, il se disait qu’il était trop tard pour le savoir. Il le savait obstinément silencieux. Était-il triste ? Avait-il souffert autant que lui par le passé ? Il n’en savait rien, puisque son caractère jovial cachait souvent ses véritables sentiments. Souvent, Joo Su avait fait semblant de ne pas voir son regard triste quand il souriait. Il avait réussis à vivre avec, acceptant que son meilleur ami ne lui confie rien de ses sombres pensées. Plusieurs fois, il s’était demandé s’il méritait vraiment cette amitié, puisqu’il n’arrivait pas à le faire se confesser.

- Fais ch*er ! Ca s’arrêtera quand ?!

Ses pensées elles-mêmes partaient à la dérive, rendant ses réflexions trop difficiles. Il se tourna dans son lit et ferma les yeux. Joo Su était un as des affaires sur le terrain, il pourrait trouver des informations concernant Soji, mais il ne l’avait jamais fait, voulant respecter sa vie privée et son silence obstiné. Mais parfois, il se sentait terriblement mal de ne pas pouvoir l’aider. Après tout, il aurait voulu lui rendre la pareille. Toutes les fois où il avait eu des difficultés, il avait toujours été là. Et lui, dans cette histoire, qu’avait-il fait pour lui ? Rien. Absolument rien.

- Suis-je inutile ?

La réponse vint naturellement. C’était une telle évidence qu’il lui était inutile ! Joo Su se releva subitement dans son lit et s’assit. Il replia les jambes contre son torse et posa son front sur ses genoux. Il se serait revu à l’âge de ses 15 ans, essayant de maudire son existence, faire en sorte de disparaitre pour de bon, ainsi, il ne ressentirait pas cette douleur profonde de n’être utile à personne.

« Joo… »
« Lai…laisse moi… »
« Allons mon fils… »
« Je veux disparaitre ! Je veux mourir et le rejoindre ! »

Son père s’assit à ses côtés et le prit dans ses bras.

« Je..je suis si malheureux…c’était ma faute…Je veux pouvoir disparaitre…peut-être que cela ferait moins de peine à ses parents…Je veux le voir…papa…je veux revoir Tsukasa… »

Les larmes coulaient en abondance, il hoquetait presque, ayant du mal à respirer.

« Ne dis pas ça…tu as un rêve, n’est-ce pas ? Ce rêve de devenir mon égal. Tu le peux…et je suis même sûr que tu me dépasseras Joo, mais pour cela, il faut t’aider de cette douleur, elle t’aidera à survivre, c’est comme cela que l’on se sent vivant. Ce ne sera pas facile tout les jours, tu recevras des regards inquisiteurs, souvent méprisants, mais tu grandiras en souhaitant aider autrui, et c’est le principal. Le fait de faire mettre de l’ordre autour de toi sans recevoir de « merci » fait partit du métier de policier. Mais, même si tu n’en reçois pas, cela ne veut pas dire pour autant que tu auras été inutile. Joo, crois-tu que Tsukasa serait heureux que tu le rejoignes sans avoir accomplit ce rêve de te tenir à mes côtés ? »

Les pleurs redoublèrent.

« Tu es malheureux, je le comprend très bien, il te faudra du courage pour avancer. Courage mon fils, et n’écoute plus ses pensées sombres qui t’habitent. Elles ne sont bonnes pour personnes. »
« Il ne le méritait pas…j’aurais voulu qu’il grandisse avec moi..comment je vais faire sans lui ?! Je ne comprend pas comment je vais être utile à quelqu’un en ayant ce sentiment de vide… »
« Tu y arriveras Joo, tu y arriveras »

Min Wo releva le visage de son fils et caressa tendrement sa joue, essuyant les larmes au passage. Les yeux de Joo Su étaient rouges d’avoir trop pleuré et du manque de sommeil.

« C’est ma faute…j’aurais du être arrêté papa, alors pourquoi…? »
« Ses parents ne voulaient pas voir un autre enfant être enlevé à sa famille. Et même s’ils sont en colère, ils t’aiment. N’en doute jamais. Un jour, ils te pardonneront »

* Un jour…*

Joo Su sortit son ordinateur portable de son sac et l’alluma. Il espérait que le bruit des touches sur le clavier ne réveillerait pas son colocataire. Il mit la luminosité au minimum. Il se connecta au serveur de l’école et chercha un bon moment sur le réseau. Un sourire douloureux apparut quand il trouva l’adresse qu’il recherchait.

* Alors ils n’ont jamais déménagé…*

Il avait toujours pensé que les parents de son ami défunt avaient voulu s’éloigner de la ville. Mais ce n’était pas le cas apparemment. Il entra sur le site de la police spéciale, tapa son mot de passe et accéda aux recherches avancés. Avec cela, il trouva plus d’informations qu’il ne le souhaitait. Le dossier « Tsukasa ……. » était dans un coin de leurs fichiers, classé dans les affaires finis depuis des lustres. Il pria pour que l’adresse mail de ses parents soient toujours la bonne. Il se connecta ensuite sur son mail et se mit à écrire. Une heure plus tard, Joo Su respira un bon coup avant de cliquer sur « envoyer ». Il essuya une larme qui commençait à couler.

* Si tu savais comme tu me manques Tsu…c’est insupportable de ne pas te savoir à mes côtés…mais si tu peux me voir, tu dois avoir compris que j’ai rencontré quelqu’un avec qui je suis bien…Veille aussi sur lui, je tiens à lui comme à la prunelle de mes yeux. Et puis…essaie de m’aider à comprendre cet abruti de Soji. Parce que moi, je crois que je sèche…*

Souvent, Joo Su parlait à Tsukasa, cela lui faisait du bien. Surtout depuis qu’il avait vu son sosie parfait. Il tourna son regard vers sa droite et vit le visage endormi de son colocataire. Il sourit franchement cette fois.

* Ca ne m’étonnerait même pas que ce soit toi qui l’ait mis sur ma route… *

Au début, il avait été en colère. Le fait de voir Jess tout les jours avait rendu les choses plus difficiles. Mais depuis qu’il lui avait enfin fait face, il allait mieux. Il arrivait à le regarder sans gémir de douleur. Les souvenirs refluaient sans cesse, mais cette fois-ci, il les acceptait. Il s’était sentit plus serein après sa discussion avec son colocataire. Il espérait que cela irait de mieux en mieux. Il vérifia sa montre et se leva pour prendre sa douche. Quand il revint, il remit les habits de la veille, ayant la flemme de chercher dans le noir d’autres vêtements. Il partit en silence et sortit du lycée toujours sans aucun problème. Il arriva devant l’immeuble et entra en priant pour que l’ascenseur marche. Il souffla de frustration en voyant qu’il était toujours hors service. Il monta donc les marches avec lenteur, il ne souhaitait pas s’épuiser dès le début de la journée. Il toqua à la porte de l’appartement de son coéquipier. Il avait décidé de se bouger, surtout après avoir reçu l’appel de son Boss la veille. L’enquête devait débuter, sinon, ils étaient bons pour être critiqués par les agents de la police qui ne pouvaient pas les voir en pâture. Ils ne supportaient pas de voir Joo Su et Soji résoudre les enquêtes les plus difficiles en un temps record. En particulier ce cher Yamato, qui été auparavant très reconnu dans le milieu, mais qui avait régressé au fur et à mesure des années. Mais le policier s’en foutait royalement. Lui, tout ce qu’il lui importait, c’était d’arriver à résoudre ses enquêtes, et de passer à autre chose. Le plus important étant d’être soutenu par Soji. Plusieurs fois, il avait remarqué les regards étranges qu’on dirigeait sur son coéquipier. Comme si cela était étrange de le voir sourire. Puis, il avait compris qu’il était étrange de le voir comme cela avec lui, alors qu’il avait été l’inverse quelques années auparavant. Mais là n’était pas la question : il ne voulait pas savoir pourquoi tant que Soji ne l’y forçait pas. Il sentait cependant qu’il serait bientôt temps pour lui de découvrir des choses approchant le passé de son meilleur ami. Mais le fait de savoir que quelques chose n’allait pas avec Soji lui faisait peur. Il ne voulait pas voir partir encore une fois une personne a qui il tenait réellement.

Quand la porte s’ouvrit, il tenta de se comporter comme autrefois, mais c’était peine perdue avec le génie des expressions qu’était Soji. C’est pour cela qu’il sortit le plus rapidement possible de l’immeuble. Il lui avait fallut une cigarette pour calmer son impression d’abandon. Puis, quand son coéquipier le rejoignit, il sourit sous cape en le voyant le sermonner sérieusement sur la cigarette. Il ne dit rien, mais n’en pensait pas moins.

* Parce que tu crois pouvoir gérer ma vie comme tu l’entends ? Déjà que tu t’éloignes, mais en plus, je devrais t’écouter ?!*


Il le suivit, aussi silencieux que pouvait l’être Soji. Puis, n’y pouvant plus, il posa la question qui lui brulait la langue.

- Bon sang Soji, qu’est-ce qu’il se passe à la fin ? Tu commences sérieusement à m’inquiéter !

Il ne le voyait plus sourire comme à son habitude, on aurait dit qu’il voyait pour la première fois une part de sa personnalité qu’il avait tenté de lui cacher. La réponse brutale de son coéquipier le fit souffrir. Il savait bien qu’il ne le connaissait pas ! Il lui cachait tout !! C’était tout à fait normal ! Puis, le mot « inutile » le fit gémir. Y’en avait marre…vraiment marre…L’inutilité était-il donc son quotidien ? Il se mordit la lèvre inférieure si fort qu’il se mit à saigner.


Il s’attendit à se que Soji se foute de lui, mais il n’en fit rien. Joo Su faillit crier de frustration.

* Je ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? C’est comme si je n’existais pas pour toi…Soji, moi, je t’aime…par pitié, reviens moi…Peut importe qui tu es vraiment ! *

Une fois arrivés dans l’établissement, ils se dirigèrent vers la salle de chimie, là où s’était déroulé quelques temps plus tôt un incident des plus suspect d’après le Boss. Il y aurait eu un incendie provenant d’un événement inexplicable. Ils pénétrèrent à l’intérieur et commencèrent leur enquête éloigné l’un de l’autre. Cependant, quand il s’agissait de travail, Joo Su ne pensait à rien d’autre. Il se concentra donc sur le départ de l’incendie. Mais rien de provenait d’ailleurs que le milieu de la pièce. Comme si le feu avait prit en plein centre de la pièce. Mais y avait-il quelque chose à cet endroit qui aurait pu prendre feu ? C’était pourtant la place d’un étudiant…Il fronça les sourcils, ne sachant pas où ses réflexions le menaient. Il observa Soji, et soudain, leurs yeux se rencontrèrent. Il vit Soji acquiescer en silence. Alors pensait-il comme lui qu’il y avait un problème vraiment étrange ? Soudain, une scène repassa dans son esprit.

- Soji, écoute…je dois te dire quelques chose…je crois vraiment que cela pourrait expliquer ce phénomène…mais cela signifierait que la rumeur est vraie.

Il avait vraiment du mal à l’accepter…des êtres dotés de dons surnaturelles…on voyait ça dans des films, pas en vrai ! Mais Joo Su devait se rendre à l’évidence…Même Eun Byul l’avait averti de ce qu’il pourrait découvrir…et si tout cela était vrai, alors son amant lui-même était maudit…Il secoua la tête.

* C’est pas le moment !*

Il s’approcha de Soji et croisa les bras sur son torse.


Il avait du mal à le dire. Le fait de partager ce qu’il avait découvert signifierait que tout avait un sens, donc, qu’il existait des personnes extraordinaires.


Il s’arrêta de parler, le temps que Soji assimile l’information.

- Mais son imprudence nous aide. On est maintenant pratiquement sur que la rumeur est fondée.

* On fait quoi maintenant ? Si on accumule assez de preuves, on devra le remettre à la police. Mais que feront-ils de ces informations ? Les publieront-ils ? Mais ces être dotés de dons…que leur arrivera-t-il ?*

Soudain, le visage de Eun lui vint à l’esprit. Non ! Il ne voulait pas qu’on lui fasse du mal. Il allait devoir trouver une solution, avec ou sans Soji.

Un élève qui contrôle l'eau ? Effectivement c'est très intéressant cette histoire.


Même si le jeune policier avait l'air satisfait de l'information qu'il venait de divulguer, Soji lui ne le prit pas ainsi.






La phrase l'ayant suffisamment choqué, Joo se retourna, totalement immobilisé.


Soji avait réussit à accaparé toute son attention et c'est ce qu'il voulait, il passa une main dans ses cheveux noir de jais avant de reprendre.




Joo écarquilla les yeux de surprise, alors qu'il allait parler, Soji l'interrompit :