Kumiko l'exploratrice [libre]

Les pâles rayons de la lune reflétaient mollement leur faible éclat contre la pierre du hall. Il était tard mais les lueurs perçant le voile noire de la nuit n’étaient pas plus intenses. Le nez rabaissé contre la pierre de l’entrée, Kumiko espérait que le reflet de ses étoiles fatiguées seraient plus intense que les originel. Son attente semblait se solder par un échec cuisant. Assise sur le bord d’une marche, elle attendant le sommeil. A cet âge, il n’existait plus de marchand de sable passant sur le rebord de votre lit. Il n’y avait plus cette main douce et tendre qui passait sur votre front avant de vous border, vous conter une histoire ou chanter une berceuse. Maintenant, il n’y avait plus que des somnifères ou la solitude pour palier à ce problème de sommeil.

Les coudes contre ses genoux maintenant son buste lourd de sa journée. Les doigts entrelacés les un dans les autres pendaient entre ses cuisses. Elle avait eu un long voyage. Les affaires encore rangées dans leur valise attestaient de la nouveauté de son état dans cette école. C’était immense. C’était excitant. Le regard marron perdu entre les jointures des carreaux, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait faire de sa nuit puisque dormir ne serait pas au goût du jour ou plutôt de la nuit. Découvrir l’école ? Faire une petite visite dans les couloirs tout aussi solitaire qu’elle pouvait l’être.

Une main quitta le confort de sa jumelle pour se poser sur son genou. Elle repoussa avec force son corps loin de la froideur de la marche. Le jean assez largue traina un instant entre ses baskets et le sol. Il était bien trop grand mais qu’importe, elle n’y porta pas plus d’attention. Il n’y avait personne qui poserait son regard sur elle à cette heure. Pivotant vers un couloir au hasard, elle s’engouffra dans la noirceur du passage.

Le pas discret, elle posa sa main contre le mur pour mieux se diriger. Elle n’y voyait que des ombres fugaces et discrètes se tortiller contre le sol, les murs, au gré de son passage et des rayons de la lune. Un léger sourire passa sur le visage de Kumiko. C’était excitant ! Elle se sentait l’âme d’un explorateur s’engouffrant dans les forêts tropicales. Le pas était hésitant, autant que des doigts courraient frénétiquement contre le mur à la recherche d’un maximum d’information. Elle s’arrêta soudainement sentant le mur s’effacer sous sa peau. Comment faire ? Tourner peut être ?

Sans vraiment y réfléchir plus longtemps, elle tourna grisée par son état d’exploratrice de Fushigi. Elle s’imaginait découvrir de nouvelle civilisation. Elle étouffa un rire à cette idée ! C’était parfaitement idiot. Mais avouons, il était plaisant de se laisser aller à quelque jeu d’imagination. Elle sentait les tensions de sa journée redescendre. Bam. Elle senti ses genoux grincer lorsqu’ils rencontrèrent une chose inconnue. Elle pinça les lèvres retenant un gémissement de douleur. Il était trop tard. Elle avait fait beaucoup de bruit. Retenant sa respiration, elle se demandait qui avait pu l’entendre. Elle pria que personne ne la surprenne. Elle était prise ? Elle était sûre d’entendre une voix, un pas. Secouant la tête, elle se convînt qu’elle rêvait.