VOLEUSEUUUUUUUUUH !!!

Tatata tatatatata... :34:

Sayaka ne put s'empêcher de sourire tandis que la musique de James Bond (ou l'équivalent japonais ^^') ne sortait plus de sa tête depuis qu'elle était passé dans le couloir et avait aperçu la porte menant à la cuisine. Un puissant grognement s'était alors élevé de son ventre et il lui avait fallu se rendre à l'évidence : elle allait voler de la nourriture...

La pensée qu'elle n'était pas la seule à commettre cette petite infraction au règlement, lui enleva toute culpabilité qui pouvait subsister en elle à l'égard du club de cuisine. Et puis...ce n'était qu'un peu de nourriture et l'internat n'en manquait pas vraiment. D'un autre côté, voler à manger n'était pas réellement glorieux et la poussée d'adrénaline n'était pas des plus forte. Elle avança donc et poussa enfin la porte de la cuisine. Elle regretta que celle-ci ne grince pas, histoire que cela fasse un peut plus film d'action où la jeune voleuse doit s'emparer du trésor sans que les gardes ne s'en aperçoivent. Elle entra donc à la volée dans la pièce, il n'y avait vraiment rien de glorieux, ni de palpitant : personne à l'horizon, pas un chat.

Elle s'approcha du frigo et l'ouvrit. Là encore grosse déception : presque vide. Même pas une petite pâtisserie à la mode française, non rien, juste des algues séchés qui ne lui donnait pas très envie au vue de l'heure peu avancée de l'après-midi. Il ne lui restait plus qu'à attendre la personne qui reviendrait, vue l'état du frigo, bientôt des courses et elle n'aurait qu'à l'assommer. Mais lui piquait simplement le sac des courses était aussi une bonne possibilité qui lui éviterait de porter l'assommé jusqu'au placard le plus proche. Et puis, il faut être réaliste : Sayaka n'avait rien d'une tueuse, ni d'une personne pouvant frapper quelqu'un jusqu'à ce qu'il soit inconscient. De plus, elle se trouvait être dans un de ses bons jours où gentillesse était une de ses qualités.

Clac, clac, clac...Marchant de long en large dans l'attente de nourriture (comme si ça allait se faire tout seul -_-) elle remarqua que ses talons pas nécessairement haut étaient plutôt bruyant et que les murs, ici, avaient des oreilles. Pas besoin de se faire remarquer avant qu'elle n'ait mordu dans un(e) ou plusieurs onigiri. Elle se décida à s'asseoir à un de ces grands plans de travail où le club de cuisine travaillait. Elle prit place sur la chaise et son genoux, découvert par sa jupe d'uniforme, effleura quelque chose : un sandwich ! Sayaka ne se posa pas réellement de question, l'ouvrit et mordit à pleines dents. Elle posa sa tête sur le plan de travail, et regarda par la fenêtre prenant une bouchée de temps à autre.

Il régnait un calme incroyable dans le lycée, les cours étaient en train de se dérouler et bien évidemment, Sayaka n'y assistait pas. Elle avait passé la nuit précédente à écrire sur une partition qui n'avait pas coulé de source. Son sandwich finit, il ne fut pas invraisemblable qu'à cet instant, Sayaka s'endormit, la tête calée sur la table. Mais sa petite sieste improvisée n'allait pas durer éternellement...

Un grand sourire aux lèvres, Machi était partie en courses au début de la matinée, ravie d'échapper aux cours de la journée. C'était parfois bien pratique de faire partie du club de cuisine et d'avoir des dérogations de temps en temps ! Bon d'accord, c'était pour les corvées...
Eh oui, chacun se devait d'apporter sa pierre au club, et aujourd'hui c'était son tour ! Elle avait tout nettoyé avant de partir, fière de la cuisine étincelante qu'elle laissait derrière elle.

Les courses avaient été assez éprouvantes, surtout quand elle avait découvert qu'elle n'avait pas assez d'argent pour acheter tout ce qu'il y avait sur la liste... Elle avait dû supplier le caissier et les clients derrière elle de lui donner les quelques sous qui lui manquaient. Ceux-ci, pressés de se débarrasser de cette petite maladroite (elle avait accidentellement renversé un rayon quelques minutes auparavant) les lui avaient prêtés bien volontiers, et c'est lourdement chargée, fatiguée et affamée qu'elle revenait au lycée. Elle n'avait pas déjeuné et mourait de faim ! Bien sûr, elle n'avait pas le droit de taper dans les provisions qu'elle ramenait... Heureusement, il restait un sandwich quand elle était partie. Ca devrait lui permettre de tenir jusqu'au dîner.

Mais ses "plans" furent changés quand elle entra dans la cuisine. Une jeune fille, qui devait loger au même étage qu'elle, était endormie, la tête sur un de ses plans de travail tout propre. Elle dormait profondément, car le bruit que fit Machi en entrant ne la réveilla pas.
*Quel drôle d'endroit pour dormir !*
Sans faire trop de bruit, la jeune fille rangea toutes les courses, puis, les grognements ulcérés de son estomac se faisant de plus en plus sentir, elle commença à chercher le sandwich qu'elle avait vu avant de partir. ... En vain. Quelqu'un l'avait mangé ! Sans doute la fille endormie d'ailleurs...

Machi réfléchit quelques instants. Pour un sandwich, elle n'allait pas en faire toute une histoire ! Mais elle avait vraiment faim... Et le frigo était plein... La tentation finit par l'emporter, et elle sortit toute une batterie de cuisine. Au boulot ! Elle allait se faire un peu à manger ! En fouillant dans le frigo, elle repoussa progressivement tous les aliments salés, et finit par sortir des oeufs, du beurre, du lait. Elle compléta ses ingrédients par du sucre, de la farine, de la levure et du chocolat. Elle qui ne voulait pas prendre trop de choses se retrouva à faire des cookies, sur un plan de travail voisin de la jeune fille endormie.
Au bout de quelques temps, la préparation était prête, et elle n'avait plus qu'à les mettre au four. Alors qu'une bonne odeur commençait à s'élever, Machi décida de réveiller la jeune fille. En croquant dans une barre de chocolat, elle lui secoua doucement l'épaule.

"Houhou ! On se réveille maintenant !"

Alors qu'elle allait bientôt avoir à manger, elle ne songeait plus du tout à pester contre celui ou celle qui avait mangé son sandwich, elle souriait même de la voir si bien dormir.

Sayaka était dans la dernière phase du sommeil, c'est à dire la phase où l'on ne réfléchit plus, où l'on rêve et qu'un troupeau d'éléphant piétinant des bouteilles en plastiques ne suffirait pas à réveiller la personne. Les rêves de Sayaka l'emmenèrent très loin de l'internat et du lycée, à l'époque où elle était très jeune et où elle avait découvert la musique. Elle ne savait pas réellement si cela avait été la période la plus belle et la plus joyeuse de toute sa vie car l'ombre de sa mère avait toujours obscurcit sa vie et sa musique. Elle se rappelait ce professeur de musique, elle l'avait aimé avant de découvrir comme toutes les jeunes filles que ce n'était rien qu'un béguin : le premier amour quoi...Cependant elle en gardait de bon souvenir, une sorte de goût sucrée et l'impression de liberté que l'on avait quand on volait.

Son rêve se dissipa peu à peu et elle le laissa partir à regret. Tandis qu'une voix lointaine murmurait des choses qu'elle ne comprit pas mais que la main sur son épaule laissa comprendre que c'était bien à elle qu'on parlait. Lentement Sayaka retrouva ses sens et surtout celui de l'odorat. Elle renifla et les yeux encore à demi-fermés elle sourit. Il régnait au sein de la cuisine une odeur délicieuse, autant que le promettait de l'être ce qui cuisait, et sucrée. La ventre de la jeune fille ne mit pas longtemps à se réveiller. Elle avait pourtant manger le plus délicieux sandwich de sa vie, après les hot-dog...cela lui rappela vaguement une voyage à Chicago, mais il n'était pas le bon moment de penser à cela, elle avait encore énormément faim.

Elle se redressa et les cheveux marqués par la position qu'elle avait pris en dormant étaient visiblement en bataille. D'ailleurs elle le sentait, une sorte d'habitude lui disait que certaines mèches n'étaient pas au bon endroit et cela la contrariait au plus haut point. Mais il n'était encore guère le temps de s'arrêter sur ce point. Sayaka avait la malheureuse habitude de s'arrêter sur des détails insignifiants, ou de se laisser porter par ses pensées allant d'une idée à l'autre avec la vitesse de la lumière. Ses yeux encore un peu embués cessèrent de l'être et elle put voir qui l'avait si tendrement réveillée, n'ayant pas été habitué à cela avec sa mère.

- Bonjour. Ça sent bon...

Sayaka ressemblait parfois a un chat, elle vivait par ses instincts et ses conversations pouvaient paraitre assez dérisoires parfois. C'est pourquoi elle fit un effort :

- Euh...qui es-tu ?

Bon d'accord...Il y avait plus doux comme demande mais bon...on ne pouvait pas changer la Sayaka du réveil !