Bonne soirée en perspective ( Joo Su ♥ ) [HOT]

Joo Su avait pensé qu’il était temps de faire une sortie en amoureux. Leur relation duré depuis un mois jour pour jour, il avait donc proposé d’aller au restaurant. Pas le genre de restaurant familial où ils avaient l’habitude d’aller presque tout les jours. Il voulait vraiment faire de l’effet ce soir. Il avait donc décidé de voir grand. Lorsqu’il avait pris une réservation, il avait même demandé s’il y avait une table assez bien située. La jeune femme lui avait bien signalé qu’elle était plus chère, peut lui importait. Il voulait être tranquille. Et puis, Joo Su possédait assez d’argent pour investir dans une entreprise, puisqu’il n’usait de son argent que très rarement. Aussi, il avait choisit un restaurant qui avait une renommée assez prononcée. Le policier avait tellement bien organisé la chose qu’il en avait oublié une promesse.

- Heu…Et bien..

Ok, il devait bien avouer qu’il était stressé à l’idée de passer une nuit entière à ses côtés. Il n’avait jamais eu de relation durable, et encore moins un corps collé au sien durant son sommeil. Il se rappela la première fois qu’il l’avait fait avec un homme…ça faisait un peu la même impression… Une première fois est toujours un peu angoissante. En revanche, une chose qu’il n’oubliait jamais, c’est Sikmokil. Son feu père lui avait appris à toujours respecter la nature, et cette fête était importante pour lui. La passer avec Eun…il n’y avait pas pensé, mais c’était une excellente idée.



Eun Byul lui répondit pas un baiser plein de promesse. Il laissa les doigts de son amant parcourir son torse. Il aimait cette sensation. Le contact de sa peau contre la sienne était toujours une bénédiction. Ce n’était qu’une preuve de plus de la réalité de leur relation. Il avait même remarqué que le jeune lycée s’était « calmé ». Mais le feu qui brulait entre eux n’était pas pour autant éteint. Il lécha son piercing à la langue jusqu’à entendre son souffle se faire plus précipité.

* Hum…a revoir pour la calme attitude…*

Mais là, il parlait pour lui-même. Eun Byul n’était pas le seul à avoir le souffle court. Il l’écouta lui rappeler l’heure à laquelle ils devaient se rejoindre, et le laissa s’en aller à son cours, le suivant du regard. Il adorait le dévorer des yeux, s’en était presque devenue une passion. Tiens, en parlant de passion, comme il n’avait rien à faire jusqu’à 18h (l’heure à laquelle il allait devoir se changer), il allait prendre quelques photos par-ci par-là. Il alla jusqu’à la serre du lycée et déambula un bon moment avant de s’arrêter devant un arbuste en pleine floraison : Pieris Temple Bells (ou Andromède du Japon). Cette variété d’Andromède avait des fleurs blanches en forme de petites cloches. Il avait découvert cette plante étant petit, dans le jardin de ses parents.


Joo Su s’éloigna du mieux qu’il put pour avoir la plante en plan moyen, et ajusta son appareil photo. Il la prenait simplement en souvenir de son père qu’il aimait tant. Peut-être qu’il la donnerait à sa mère, quand il la verrait. Même si aujourd’hui, son jardin en est emplis. Ensuite, il fit le tour de la serre sans rien trouver d’intéressant. Il flâna encore un bon moment, puis se dirigea vers la cour principale. Là, il se posa sur un des bancs qui affluait et observa les lycéens. Il tentait de savoir si tel ou tel élève possédait des dons. Maintenant qu’il était au courant, il ne faisait que désespérer à les dénombrer. Avec Soji, ils devaient trouver une solution en vitesse pour les maintenir en sécurité, puisque les autorités soupçonnaient leur existence. L’après midi défila si vite qu’il faillit se mettre en retard. Il arriva en courant dans sa chambre, en vérifiant bien que Jess ne soit pas là, et prit son costume bien placé sur un cintre. Il alla prendre une douche en vitesse et marcha le plus vite possible jusqu’à sa voiture. Il entra, la démarra, et sortie du lycée. Là, il descendit et attendit. Il vérifia une dernière fois que son costume ne soit pas froissé avant de regarder l’heure à sa montre(Voir photo). Il était pile poil 19h. Il ajusta sa veste noire sans manches, ne sachant pas s’il devait mettre celle à manches longues pas dessus. Ce fut trop tard pour changer d’avis, Eun Byul arrivait. Comme à son habitude, son amant l’embrassa doucement. Joo Su n’avait pas été habitué à tant de démonstration d’amour, mais il commençait à aimer ça.


Ils allèrent vers le voiture, et la réflexion de Eun le fit rire.


Ils montèrent en voiture, et le baiser qu’il reçut le fit frissonner. C’était son esprit qui lui jouait des tours où Eun Byul voulait l’exciter avant même d’avoir mangé ? Eun ne savait pas ce qu’il l’attendait s’il continuait ce petit jeu. Un sourire en coin, il les conduisit jusqu’au restaurant. Il sentait son amant un peu mal à l’aise… peut-être était-il allé un peu fort pour un vrai « rendez-vous » en amoureux. Pour le rassurer, il posa une main sur sa cuisse et lui sourit.

- Être soit même, c’est le principal. Tu n’as pas à te sentir gêné ou mal à l’aise.

Quand ils arrivèrent, Joo Su donna les clés à l’homme qui allait garer sa voiture. Il rejoignit son amant qui l’attendait devant la porte et passa la porte à sa suite. Il vit une jeune femme venir à leur rencontre, et quand il dit son nom, il la vit sourire.

- Bien sûr, c’est par là Monsieur Han.

Joo Su sentit la main de Eun Byul prendre la sienne, et il la serra fort pour lui faire comprendre que lui aussi apprécier chaque contact. Ils s’assirent face à face et commandèrent. De tout le repas, Joo Su se mordre la langue pour ne pas geindre d’impatience, et serra les poings pour s’empêcher d’enlever son amant et de l’amener jusqu’à chez lui pour lui faire l’amour.

* Du pied, rien que ça…attend voir mon cher Eun…*

Joo Su pouvait ressembler à un vrai lion parfois, et là, il avait l’impression d’en être un. Il le laissa faire durant tout le dîner, lui rendant ses sourires, mais de manière à lui faire comprendre qu’il allait lui aussi le faire languir d’amour. Quand il sortirent du restaurant, il était plus de minuit. Et Joo Su avait encore faim…faim de Eun. Il les conduisit jusqu’à l’appartement de son amant, et ils s’y précipitèrent comme si leur vie en dépendait. Eun Byul ouvrit la porte et sembla vérifier qu’il n’y ait personne dans les parages. Le policier le laissa le guider jusqu’à sa chambre, et attendit la suite avec impatience.


On aurait dit un prédateur. Joo Su était d’attaque, plus féroce que jamais. Cependant, Eun le devança et l’allongea sur le lit pour ensuite se mettre à califourchon sur lui.

* C’est qu’il a peur de rien le chaton…*

L’idée du chaton le fit rire doucement.


Il tentait le diable, il le savait, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il l’aida à enlever sa veste noire et répondit à son baiser avec la même fougue. Quand son amant lui apprit qu’ils ne pourraient pas faire l’amour cette nuit, il faillit s’étrangler. Alors comme ça, il voulait s’amuser jusqu’à atteindre le point de non retour, mais ils n’avaient pas le droit de le faire jusqu’au bout ? Quel était donc ce frère pour le punir ainsi avant même de l’avoir rencontré ?


Il le fit soudain basculer sous lui et tout en l’embrassant, il défit la ceinture de Eun, et passa sa main dans son pantalon. Il caressa ses hanches sans jamais toucher son intimité. Il le laissa le toucher à son envie, mais ce qu’il lui prodiguait, il le lui rendit au centuple.


Il laissa ses doigts glisser sur le torse dorénavant nu de son tendre amant et s’amusa à titiller ses tétons. Joo Su devait reconnaitre qu’il était lui aussi tellement impliqué qu’il craignait de ne plus pouvoir s’arrêter s’ils allaient plus loin.


Il lui mordilla l’épaule et l’entendit geindre. Il savait dorénavant qu’il ne crierait jamais de douleur, et cela rassurait Joo Su plus que de mesure. Le jeune policier se perdit dans les yeux de son amant.


Cette déclaration venait de plus en plus souvent. Il aimait le lui dire. Comme si le fait que ces mots jamais prononcés avant lui en avaient assez de rester au fond de sa gorge. Il voulait lui faire comprendre que le sexe n’était plus qu’une preuve de son amour inconditionnel. Joo Su effleura son intimité et il entendit Eun pousser un petit cri qui excita davantage le policier déjà à bout. Il enleva sa chemise blanche pour se retrouver lui aussi torse nu et embrassa chaque parcelle de celui de Eun avant d’arriver à la boucle de son pantalon. Il le fit descendre le long des jambes de son amant et déposa de multiples baiser brulants entre ses cuisses. La voix de Eun le rendait fou de désir.


Il tendit sa main vers le boxer qui alla rejoindre son ami le pantalon dans un coin de la pièce.

* Est-ce qu’on peut passer aux choses sérieuses ?*

Joo Su ne se passait plus de la présence très « tactile » de son amant. Il savait qu’à chaque fois qu’ils se voyaient, si ce n’était pas lui-même qui le collait, Eun s’en chargeait très bien. Peut-être était-ce du fait que leur relation débutait depuis peu et que la présence de l’autre les rassurait. Mais le policier n’était pas du genre à se poser des questions sur le pourquoi du comment tant qu’il était heureux. Et Joo était heureux. Au début, il avait trouvé ça bizarre d’être constamment « sur un petit nuage », chose qui ne lui était pas arrivé depuis la mort de son père. Cependant, Eun l’avait peu à peu habitué à ce sentiment d’allégresse. Il appréciait le gout des lèvres du lycéen sur les siennes.


Il le laissa aller à son cours et passa le temps à se promener et prendre des photos dans le lycée. Quand l’heure fut venue de se changer, il prit une longue douche fraiche. L’eau qui coulait sur son corps lui faisait un bien fou. S’il restait si longtemps, c’était parce qu’il appréhendait un peu la suite. Il avait déjà eu des rendez-vous dans des restaurants chics, mais c’était surtout pour le boulot. Il y allait pour la première fois avec une de ses conquêtes. Joo Su dégagea ses cheveux mouillés de devant ses yeux et ferma le robinet d’arrivée d’eau.

* Non, c’est pas simplement une conquête…*

Il soupira longuement et sortit de la cabine. Il mit son pantalon noir, sa chemise immaculée et une petite veste noire sans manche. Joo avait acheté une montre il y a peu, et décida que c’était l’occasion de la mettre. Il se dépêcha ensuite de prendre sa voiture et attendit la venue de Eun Byul. Le regard que le jeune homme posa sur son audi le fit doucement rire. Il était vrai que c’était la première fois qu’il montrait à Eun la preuve de ses richesses.


Il ne fallut pas longtemps au policier pour remarquer le trac que son amant. Il voulut le rassurer, mais ce fut la réponse de Eun qui l’ébranla un peu… La relation qu’ils entretenaient lui avait toujours semblé normale. Jamais il n’avait fait la part des choses. Ceci pourrait bien être le seul défaut de Joo Su : du moment qu’il trouvait ça normal tout le monde le pouvait. Mais la vie n’était pas si belle, et Eun venait clairement de le lui dire. Que se soit un amour gay ou lesbien, il était toujours difficile de se faire accepter. Mais c’était pour cette raison que le policer avait demandé une table à l’abri des regards. De plus, les clients de ce genre de restaurants étaient d’ordinaires très discrets et s’intéressaient simplement aux personnes avec qui ils étaient venus.

Mais Joo avait oublié durant quelques temps que l’homme qu’il aimait n’était encore qu’un adolescent. Il n’avait pas sa maturité ni sa bravoure. C’était ce qu’il appréciait le plus chez lui. Il ressemblait à un enfant qu’on aurait envie de protéger et chérir à chaque minutes qui passaient.

Ils passèrent une excellente soirée au restaurant, Joo Su s’étant installé de manière à voir toute la salle, il remarqua que personne ne les observait avec suspicion. Peut-être se disaient-ils que le frère ainé avait emmené son petit frère passer la soirée dehors. La seule chose qui fâcha le policier, c’est qu’il n’avait pas pu déguster tout son repas, trop occupé qu’il avait été à refreiner ses envies sauvages envers son amant. Sur tout le chemin du retour, il avait imaginé Eun Byul nu sur son lit, et totalement à sa merci. Ses fantasmes le menèrent loin, si loin qu’il ne vit pas qu’il avait dépassé de quelques km/h la limite de vitesse autorisée. Une fois précipité dans la chambre de Eun, Joo Su prit vite les devants.

Il s’était d’abord dit qu’il allait gentiment le taquiner, de manière à se venger du coup du restaurant, mais plus il y mettait d’efforts, moins il arrivait à se calmer. Il voulait plus, toujours plus avec Eun Byul. Les bruits presque indécents qu’il laissait échapper mettaient Joo Su dans tout ses états. Il était devenu accro, pas seulement du sexe, mais de la personne que représentait Eun. L’amour qu’il lui témoignait dépassait l’entendement. Lorsqu’il entendit son amant répondre à sa déclaration, les joues rouges, Joo Su faillit craquer complètement. Il poussait à bout son cher et tendre, mais il se laissait entrainer lui aussi dans le plaisir. La preuve étant : ils étaient tout les deux au summum de l’excitation.


Eun Byul ne se fit pas prier.

* Ce gosse est aussi doué que moi…Il me rend fou à lier !*

Les mouvements indécents que son amant effectuaient lui faisaient oublier qu’il ne fallait mieux pas qu’ils fassent l’amour alors que sa famille était présente. Mais il ne résista pas assez, ou du moins, pas du tout, lorsque Eun se mit à califourchon sur lui et commença à caresser son membre. Il ferma les yeux, profitant du plaisir intense qu’il lui prodiguait. Puis, le policier ouvrit grand les yeux quand il sentit la langue de son amant sur son intimité. Il laissa échapper des gémissements de délices.

* Une fellation à ce stade…tu n’avais pas dit : interdiction de sexe ?*

- Nnh…Eun…

Lui non plus ne savait pas s’il tiendrait le coup sans lui faire langoureusement l’amour. Il voyait bien dans les yeux de Eun qu’il n’attendait que sa bénédiction. C’est à ce moment qu’il reprit ses esprits. Il caressa tendrement la joue brûlante de Eun et sourit. Malgré l’excitation dans lequel l’avait mis son amant, il allait mettre fin à tout ça.


Il baissa le regard jusqu’à la preuve de son excitation, et remonta lentement vers le corps si désirable de Eun.

- Mais tu m’as toi-même interdit de le faire…alors…s’il faut quelqu’un de sérieux, je le serais…

Il prit tendrement son amant dans ses bras, attendant que leur désir commun se dissipe peu à peu. Joo Su tentait de reprendre un souffle régulier, et sentait la respiration de Eun sur son cou. Il frissonna et ferma les yeux. Cette impression de bien être était unique, et irremplaçable. Quelques minutes passèrent ainsi, le policier avait fini par retrouver tout ses sens. Il embrassa l’épaule de son petit ami tout en lui caressant tendrement le dos.

- Je sais pas toi, mais moi, je suis crevé…

Il fit glisser son amant à côté de lui. Il s’allongea et passa un bras autour du corps de Eun Byul de manière à être toujours en contact. Le jeune homme allait passer sa première nuit aux côtés de l’être qu’il aimait plus que tout. Il en arrivait même à oublier les problèmes avec son Coéquipier.


* C’est pourtant pas la mer à boire…tu dors juste à côté de lui, c’est quoi le problème ?*

Le problème, c’est que comme toutes les premières fois, il était terrorisé de ne pas être à la hauteur. Il ne savait pas s’il allait devoir se lever avant lui, ou attendre au contraire que son amant se lève le premier. Et puis, il n’était pas forcément heureux de savoir que sa famille allait le voir d’ici à quelques heures. Comment allaient-ils prendre le fait que leur frère sortait avec un adulte ?

* Hey mec, stop it, you become crazy !*

Il s’obligea au calme.

Joo Su avait dormi comme un loir. Le must avait été qu’il n’avait pas rêvé de toute la nuit. Ce qu’il ne lui était pas arrivé depuis des années. Ses songes étaient toujours remplis d’angoisses inconnus, d’abandons, de tristesse ou d’atrocités. Enfin, il avait ressentit un bien être incroyable d’être aux côtés de la personne que l’on aimait. La chaleur que lui avait apportait son amant lui avait fait comprendre à quel point il était bien d’être à deux. Joo Su n’avait jamais vécu de relation durable jusque là. Et encore moins avec quelqu’un qu’il aimait plus que tout, au point d’y penser à longueur de journée. Et oui, parce que Eun était sans cesse présent dans sa tête. Il lui arrivait même de fantasmer en plein boulot. Il lui était difficile de le repousser dans un coin de son esprit, vu que chaque parcelle de son corps le ressentait même à des kilomètres de lui. Au début, cela l’avait vraiment dérangé, puis, il s’y était fait, jusqu’à ne plus pouvoir se passer de l’imaginer avec lui, les doigts de son amant entrelacés aux siens, étant simplement heureux de l’avoir contre lui.

Il avait eu sa mère au téléphone il y avait quelques jours déjà, et elle s’était étonnée de l’entendre lui parler avec une voix plus douce et tendre que d’habitude. Il avait faillit recracher sa gorgée d’eau qu’il allait avaler.

« Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? »
« Et bien, d’après l’expression que prend ta voix, j’ai l’impression que tu es heureux. Est-ce le cas cher fils ? »
« M’man, sérieux ! C’est une question que l’on pose à mon âge ? »
« Il n’y a jamais d’âge pour être amoureux Joo »
« Amo…amoureux ? Mais qui…? »
« Une mère sent ces choses là. Tu me présenteras la personne que tu fréquentes quand tu te sentiras prêt. Bon, je te laisse, je dois faire les courses. Bonne journée mon cœur, viens à la maison quand tu veux. Je t’aime »

Si sa mère ressentait l’amour qu’il ressentait envers Eun, il était perdu. Comment lui dire qu’il aimait un homme ? Il en avait eu des maux d’estomac rien que d’y penser. Mais il ne devait plus se voiler la face, il allait devoir le lui présenter, car c’était ce qu’il se devait de faire quand la relation devenait sérieuse, et Joo Su savait qu’avec Eun, ce ne serait pas seulement pour quelques mois. Il voulait prendre soin de lui le plus de temps possible. Il comptait même lui proposer de vivre avec lui dans un appartement qu’ils choisiraient tout les deux, proche du lycée. Mais l’heure n’était pas à ces réflexions. Il s’étira longuement en cherchant Eun au passage, mais il ne rencontra que du vide. Il ouvrit une paupière, puis l’autre, et remarqua que son amour ne se trouvait plus dans la pièce. Il se rallongea et ferma les yeux. Il se rendormit en pensant à la veille. Son amant avait senti qu’il n’était pas à l’aise, et l’avait rassuré du mieux qu’il le pouvait. Il l’avait trouvé attendrissant. Bon sang ce qu’il l’aimait ! De plus, la soirée avait été assez sensuel, et il devait avoué qu’il aurait donné n’importe quoi pour lui faire vraiment l’amour. Eun avait intérêt à se rattraper très vite, car il ne tiendrait pas une semaine de plus sans pouvoir le faire sien.

Encore à moitié endormi, il sentait un corps contre lui et une odeur alléchante parvint jusqu’à ses narines. Il resserra son étreinte et respira l’odeur de Eun. Il aimait vraiment le sentir contre lui. Il ouvrit les yeux et faillit le rejeter au loin.

* Blond, il est blond !!! *

De ses deux mains, il repoussa doucement Eun qui l’observait avec étonnement. Il ne se souvenait pas de l’avoir vu avec une couleur de cheveux si claire ! Puis, il se concentra un peu, se frotta les yeux et cela lui revint. Il était vrai qu’il était venu en costume blanc, et avait remarqué que quelques chose avait changé, mais il n’avait pas fait le rapprochement. Il était donc blond. C’était mignon. Il sourit et s’approcha du visage de son amant. Il déposa un baiser sur ses lèvres et lui murmura :

- Tu es drôlement beau en blond. Je ne l’avais pas remarqué hier, mais il fallait dire que j’avais autre chose en tête.

Il espérait que son regard suggestif suffirait à bien lui faire comprendre le sous-entendu. Joo Su prit une mèche de ses cheveux entre ses doigts et reprit les lèvres de son amant. Ses doigts remontèrent jusqu’à son cou et il le fit basculer avec lui dans le lit. La couverture suivit le mouvement, et ce fut quand il sentit que plus rien ne le recouvrait qu’il se souvint qu’il était nu. Il rit franchement et laissa Eun se rasseoir.


Puis, il se souvint qu’une odeur délicieuse lui avait chatouillé les narines.


Il prit le plateau et tomba sur une lettre un peu chiffonnée. Il sourit et releva la visage vers lui.


Il ne savait pas vraiment comment se comporter. On ne lui avait jamais écrit quoique se soit d’intime. Car il était persuadé qu’il n’allait pas lui parler de la pluie et du beau temps. Il attendit que Eun acquiesce pour l’ouvrir. Un silence s’abattit pendant sa lecture. Il sentait son amant sur ses gardes, même un peu inquiet de sa réponse. Lorsqu’il finit, il posa la feuille sur le plateau et regarda Eun dans les yeux. Il pourrait lui répondre un roman, mais rien ne sortait. Il n’avais jamais été aussi ému. Le fait que Eun avait assez confiance en lui pour lui parler de ce qui fait ce qu’il était aujourd’hui. Même s’il était encore un enfant, il sentait bien que Eun n’avait pas vécu une vie d’adolescent normal. Le fait même de posséder le don de se régénérer était exceptionnel. Il posa ses doigts sur la joue de son petit ami et sourit tendrement.


Il espérait vraiment que cela libérerait son amant et qu’il comprendrait mieux les comportements infantiles qu’il avaient parfois. S’il avait besoin d’être chouchouté, alors Joo Su ferait son possible pour combler ce manque affectif. Il savait que beaucoup de jeunes ressentaient un vide souvent dut au fait que les parents n’aient pas été assez présents, ou assez proches d’eux. Il fronça les sourcils en imaginant Eun seul, abandonné. Il ne pouvait pas le tolérer.

- Je t’écoute mon amour.

Il lui prit la main et la serra.

Le réveil de Joo Su avait été d’une exquise douceur. La présence de Eun Byul contre lui réchauffait son corps et mettait toujours ses sens en éveil. Son odeur, sa chaleur, sa douceur, tout en lui l’émerveillait. La rencontre avec cet être angélique n’avait pourtant pas été propice à une idylle. Mais les sentiments s’en étaient mêlés et Joo Su devait reconnaitre qu’il avait eut de la chance. Aimer une personne tel que Eun était une réelle bénédiction. Il s’était même avéré qu’il était rassuré de savoir que son amant ait un don de régénération. Il avait toujours détesté voir les êtres qu’il aimait souffrir et ce, depuis la mort de Tsukasa. Il soupira à la pensée de son meilleur ami défunt.

* M’entends-tu Tsu ? Je suis heureux, n’est-ce pas ce que tu voulais ? Tu avais raison…comme il est bon d’aimer et d’être aimé *

Joo Su se releva et après la surprise de voir son petit ami blond, il sourit en voyant le plateau-repas sur le lit. Ce gosse alors…il était parfait. Après quelques galipettes matinales, il dut vite se calmer. Le sérieux revint vite, et bientôt, Joo Su dut s’imposer au calme. La lettre était on peut plus sérieuse. Qu’avait-il à lui dire de si difficile ?

* Ne me montre pas ce visage Eun, souris, souris p*tain ! Te voir inquiet met mes nerfs à vifs !*

Et son amant commença à parler. Sa main dans celle de Eun, il écouta, attentif aux moindres de ses changements d’expressions faciales. Il caressa tendrement de son pouce la paume de son petit ami lorsqu’il commença à parler d’hôpital. Son visage avait exprimé une sorte de répulsion, voir même de panique totale. Le policier fronça les sourcils et passa son autre main dans les cheveux de son amant.

« Tu ne sais pas tout de lui Joo, alors fais attention à ce que tu dis »

Les paroles de Soji lui avait clairement fait comprendre que quelque chose n’allait pas chez Eun. Joo aurait eu beau supplier son coéquipier de le lui dire, il n’aurait obtenu que du vide. Aussi, avait-il eu la patience d’attendre que Eun vienne à lui et lui en parle, enfin. Mais il ne s’était pas attendu à ça. S’il avait bien comprit le coup des bougies, en plus de combattre la brûlure sur ses doigts à une vitesse fulgurante, il ne craignait pas le feu ? Les Park seraient tous comme cela ? Contrôlaient-ils tous le feu ? Une multitude de questions lui brûlaient les lèvres, dans le deuxième sens du terme. « Est-ce que tous les maudits sont héréditaires de dons ? Ou est-ce aussi par hasard ? Aurait-il pu lui-même être maudit sans avoir de parents dotés de dons ? » Mais Joo Su préféra se taire, ne voulant pas couper Eun. Après tout, il avait attendu ce moment presque un mois. Il en avait marre d’attendre ou de courir toujours après les réponses. L’épisode de l’exode de Soji lui avait suffit.
Comme Eun se taisait, il se pencha doucement vers lui et déposa un baiser sur sa tempe.

- Continue mon amour.

Il était vrai que passer quelques temps dans un endroit sans vie, sous tutelle de personnes que l’on ne connaissait pas n’avait rien d’engageant. Mais une année complète ?! Que lui a-t-on fait subir pour qu’il y reste si longtemps ? La réponse ne tarda pas. Des examens…devait-il rester si longtemps pour des examens ? Les médecins ne s’étaient-ils pas rendus compte que c’était un hôpital, pas un laboratoire où l’on fait des expériences ? Sur un enfant !!

* Ils n’auraient pas osé tout de même ! Les monstres, c’est pas les personnes qui se réfugient à Fushigi, c’est eux !*

Il ferma les yeux, refusant de laisser sa fureur prendre le dessus. Néanmoins, si Eun n’avait pas senti les membres de son amant se crisper, c’est qu’il était bien dans son monde. L’histoire du coma passa difficilement. Il avait certaines choses à régler plus tard, comme faire des recherches sur cet hôpital, et voir s’il existait d’autres cas comme celui de Eun. Et puis, il était sûr que Soji y avait déjà mis son grain de sel, à deux, ils auraient tôt fait de tout régler.

Ce fut quand le voix de son amant s’éteignit qu’il comprit à quel point une vie telle que la leur pouvait être une véritable malédiction. C’était un danger de tout les instants, une constante concentration et une attitude sereine à tout épreuve. Il entendait l’homme de sa vie pleurer doucement contre lui. Oui, une situation bien trop difficile pour un adolescent. En soit même, les souffrances d’une personne qui mûrit sont assez éprouvantes, mais ces êtres si spéciaux avaient dû grandir plus vite que d’autres et se battre de toutes leurs forces pour parvenir à se contrôler. Joo Su ne pouvait qu’être admiratif.

Il prit le visage en pleurs de son amant et le fit lever les yeux vers lui. Il allait parler quand il entendit des pas s’arrêter sur le pas de la porte. Si sa mémoire était bonne, un de ses frères était télépathe. Aurait-il « entendu » les pleurs de Eun ? Il attendit un moment, mais la porte ne s’ouvrit pas. Qu’attendait-il ? Que Joo Su fasse ses preuves ? Il rit intérieurement. Bien sûr que le policier était à la hauteur ! Il aimait Eun plus que tout, si ça, c’était pas suffisant ! Il reporta son attention sur son amour et essuya les larmes qui continuaient de couler et sourit tendrement.

- Tu es l’être le plus fort que j’ai rencontré jusque là Eun. Malgré toutes les souffrances que tu as enduré et que tu subis encore aujourd’hui, tu gardes toujours le sourire et pour moi, tu es la personne la plus rayonnante qui existe. Je ne m’imagine pas passer ma vie auprès de quelqu’un d’autre. Le simple fait d’être tombé amoureux de toi signifie bien plus que tu ne le penses…

Oui, parce que Eun ne savait pas…Il ne connaissait que son métier, son enquête, et son âge. Son adolescence, personne ne la connaissait vraiment. Il avait enfouit un passage entier de sa vie au fin fond de son cœur et était fermé à clé, clé qu’il avait jeté depuis longtemps à la mer. Bien que Jess avait complètement brisé cette barrière, il lui était difficile d’en parler.

- Alors par pitié, ne parle plus de monstre, et accepte toi tel que tu es, car moi, je t’aime pour ce que tu es, pas pour ce que tu rêverais d’être. Mon père me disait toujours que dans la vie, rien n’est facile et que nos douleur nous aide à grandir et à devenir meilleur. Et quand je parle de douleur, je pense aussi avoir été servi.

Joo Su ferma les yeux, refusant de voir l’image de Tsukasa et de son père apparaitre.

- Ma vie n’est pas belle, même si je suis « normal » pour toi. Pour être devenu ce que je suis, j’ai du en payer le prix fort. Hum…le monstre ici, c’est plutôt moi.

Là, la porte s’ouvrit en grand, laissant place à un deuxième Eun. Joo ouvrit les yeux en grand.

*Quand il m’a parlé de frère, il m’a pas dit jumeau !*

Il était l’exact réplique de Eun, sauf peut-être la couleur de ses cheveux et un regard menaçant qu’il n’avait jamais vu sur Eun. Oui, semblables, mais différents à la fois. Les yeux de son jumeau scrutaient son ennemi de tel façon que Joo Su ne put que se sentir gêné. Il était vrai qu’il était nu et complètement à la merci de son adversaire. Néanmoins, il réussit à lui sourire.

- Bonjour. Sang je présume…

Il serra les doigts de son amant tout en restant poli. La vision d’une maman poule protégeant son petit lui vint à l’esprit, et il faillit en rire. Soudain, le nom lui dit quelque chose. Il se retourna vers Eun et l’interrogea du regard. Mais il n’eut pas le temps de lui demander, son jumeau intervint.

- J’y crois pas…tu…!

Joo Su s’attendit à ce qu’il lui envoie à la figure qu’il était un psychopathe ou un maboul, que Eun ne devrait pas lui faire confiance ou encore qu’il ne le comprenait pas assez, mais les lèvres de son jumeau ne prononça plus rien. Joo Su comprit un instant plus tard pourquoi. Eun Byul fusillait du regard son frère. Le policier n’avait jamais vu une telle expression sur son amant. Il faillit ressentir de la pitié pour son pauvre frère.



* M’en fou, moi, je peux le toucher, alors tes mots d’amour à l’adresse de Eun, tu te les gardes*



Jaloux, Joo ? Noooooon…enfin…peut-être… Quand la porte se referma, il ne put s’empêcher de soupirer. Il resserra son emprise sur Eun et vit quelque chose briller sur le plateau. Il s’en empara et se retrouva avec un bijou. Un collier et un pendentif, un demi cœur. Il regarda la gravure et sourit. Il en défie la fermeture et le mit autour du cou. La plaque de métal froide le fit frissonner.

- C’est plutôt bien choisi, tu as du goût. Ecoute, je ne compte pas te quitter un jour, ni maintenant, ni plus tard…alors n’ai plus peur Eun, tu n’es pas seul.

Il déposa un léger baiser sur ses lèvres et le fit basculer sous lui.

Et dire que cette journée devait être prometteuse…voilà que Eun pleurait dans ses bras et que son jumeau de frère le fusillait du regard. Cela faisait plus de deux semaines maintenant qu’ils ne s’étaient pas retrouvés seuls pour en profiter, et rien ne se passait comme prévu. D’abord le fait que Eun lui ait dit qu’il pouvait contrôler deux éléments contraires, que son frère est en fait son jumeau, et que ce frère en question est LE fameux Sang Eun que Joo Su ne pouvait pas supporter. Il avait fallut que ce soit la première personne de sa belle-famille qu‘il rencontre… vraiment, le policier avait rêvé mieux.

Il n’avait pas pu s’empêcher d’utiliser la fausse modestie avec son jumeau, simplement parce que Joo Su était une personne trop fière pour se laisser marcher sur les pieds. De plus, le voir fou de rage lui faisait un bien fou.
*J’espère que tu m’entends, mon cher Sang. Il est à moi maintenant, m’en fou que tu m’aimes ou pas, tu pourras me pourrir l’existence, rien ne changera le fait que je serais toujours aux côtés de Eun. Retiens une chose : je ne suis pas n’importe qui et surtout pas de ceux qui larguent leur petit ami simplement parce que leur frère est insupportablement collant*
Il aurait pu passer pour un arrogant si cela n’avait pas été véridique. Il regarda Sang Eun bouillonner sur place. Avait-il comprit le message ? Joo Su l’espérait, et puis, même s’il n’avait pas compris, il le lui montrerait bien dans d’autres occasions.

Quand le jumeau et le petit frère disparurent, Joo Su se rendit compte qu’il avait collé Eun par pur reflexe. Il fallait dire qu’il détestait qu’on lui prenne ce à quoi il tenait le plus. Il se détacha un peu et admira le collier sur le plateau avant de le mettre. C’était bien l’unique chose qu’il portait sur lui en ce moment même. Le fait qu’il soit nu lui revient en mémoire et il sourit en voyant son petit ami simplement vêtu de son boxer. Il se délecta en pensant le déshabiller sauvagement et le faire sien sur le champ. Aussi, il ne put s’empêcher de le renverser sous lui et de l’embrasser. Seulement voilà, il avait oublié une chose importante : le plateau.


Il aurait presque put l’entendre répondre : « Que des bêtises mon amour » en même temps qu’il débarrassait le plateau de dessus le lit. Il laissa ensuite Eun lui monter dessus. Il aimait quand le jeune homme prenait les devants. Le voir brûler de désir pour lui le réjouissait à un point inimaginable, non seulement parce que cela lui montrait réellement qu’il l’aimait mais parce qu’en plus il se sentait à égalité : il ne cessait jamais d’avoir envie de lui. La caresse sur son torse le fit frissonner.


Il commençait sérieusement à être excité et rien ne s’arrangeait du fait que son amant lui murmurait à l’oreille l’autorisation qu’il attendait depuis des lustres.


Le fait que Eun se colle à lui le fit frémir d’impatience.


Et Eun de reprendre son exploration comme à son aise. Joo aurait donné n’importe quoi pour avoir l’éternité à se languir de lui. Le policier laissa les doigts de son amant courir sur son corps, attendant gentiment son tour.

- Tu es sûr ? J’aime bien te taquiner Eun…

La réponse du lycéen lui fit bien comprendre qu’il n’attendrait pas longtemps.



Mais Eun ne l’entendait pas de cette oreille. Il lui mordit l’épaule et passa sa main sur son intimité. Joo crut défaillir.


Le policier posa ses mains sur les jambes de celui qui le poussait à bout et remonta lentement jusqu’à son boxer. Il glissa ses doigts dans l’échancrure tout en embrassant sa clavicule, son cou et ses lèvres. Il l’entendait gémir et il sentit son intimité grandir encore. Si le simple fait de l’entendre prendre son pied le faisait presque jouir, qu’allait-il advenir quand il allait le pénétrer ? Eun avait raison, adieu les préliminaires, ils étaient plus que près. Il passa ses mains sur les fesses de son amant pour lui indiquer de se mettre à genoux. Il baissa son boxer et le fit basculer sur le dos. Il avait une folle envie de lui faire l’amour jusqu’à perdre conscience. Joo Su était rarement d’humeur insatiable, et aujourd’hui était LE jour où une fois ne suffirait pas.


Il sourit en voyant le visage rouge de désir de son partenaire. Il approcha son visage du sien et il lui lécha la lèvre inférieure tout en faisant disparaitre le bout de tissus qui les gênait. Deux semaines et demi…c’est long..trop long…et pas seulement pour lui vu l’état dans lequel était Eun. Il passa une main entre eux deux et frôla l’intimité de son petit ami. Il le vit se cambrer en une demande plus intime. Joo Su y répondit sans plus attendre. Il le pénétra tout en l’embrassant à pleine bouche. Il retint un gémissement quand il fut entièrement en lui.


Avoir son corps contre le sien comme cela le rendait fou. Il débordait d’un trop plein d’amour qu’il ne pouvait plus retenir. Il espérait n’être pas trop violent avec lui, mais il ne pourrait s’empêcher de le faire avec toute son énergie. Il se retira doucement et revint en lui avec plus de vigeur. Il effectua ce mouvement plusieurs fois, de plus en plus fort et de plus en plus profond jusqu’à ce que lui-même se mette à haleter. Il accélérait la cadence, puis la diminuait pour que l’acte dure plus longtemps. Il entendait Eun le supplier mais il n’écouta pas. Il le voulait encore en lui, il ne voulait pas que ce sentiment de parfaite complétude disparaisse alors il revenait à l‘assaut encore et encore. Il caressa son membre tout en lui faisant l’amour de plus en plus vite. Il se sentait proche de l’orgasme et Eun commençait à craquer. Son propre souffle devenait de plus en plus précipité et de plus en plus lourd.


Leurs sueurs se mélangeaient et Joo Su eut un gout salé lorsqu’il l’embrassa une dernière fois avant de pousser un râle et de venir en lui. Il s’écroula ensuite sur Eun tout en faisant attention de ne pas l’écraser. Il prit plusieurs minutes à écouter les battements de son cœur répondre à ceux de son amant, puis il se mit sur le dos et regarda Eun du coin de l’œil essayer de reprendre son souffle. Il se tourna sur le côté et caressa sa joue. Il le fixa avec un air d’excuse.


Il espérait ne pas être aller trop loin, parce qu’il n’en avait pas fini avec lui.

Son entrevue avec le frère jumeau de Eun fut rapide mais très constructif. Il fut le plus aimable possible bien qu'il n'en pensait pas moins. Son petit ami avait bien compris qu'ils se toisaient comme deux mâles essayant de marquer son territoire. L'idée de la comparaison l'avait même fait rire. Quand, enfin, Sang Eun disparut, il reçu l'autorisation qu'il attendait depuis la veille. Il allait lui faire l'amour jusqu'à l'épuisement totale, tant pis pour Sikmokil. Il passerait cette journée de fête avec l'homme de sa vie, alors peut importait de planter un arbre... Lui il allait planter les graines de l'amour (^^'). L'audace d'Eun le fit sourire.


Pouvait-on aimer plus ? Joo Su se le demandait parfois. Son amour pour Eun semblait avoir atteint son paroxysme à chaque fois qu'il le voyait, mais finalement, il se faisait toujours surprendre et en retomber sans cesse plus amoureux qu'avant. Mais qu'avait-il bien fait pour l'envouter à ce point ? Eun lui cachait-il encore un don ? Il n'en savait rien, mais s'en fichait éperdument. Le jeune policier se fit un plaisir d'exciter son cher et tendre et Eun le lui rendait très bien.


Joo Su aussi arrivait parfaitement à envouter les gens par sa voix (et oui, faut pas l'oublier ça ^^), et il aimait entendre les complaintes de Eun Byul qui le rendait plus dur encore qu'il ne l'était déjà. Il était dans un état où il lui était presque incapable de réfléchir correctement, tout ce qu'il souhaitait c'était satisfaire sa faim bestiale pour Eun. Aussi, il n'attendit plus et se jeta sur son petit ami. Il caressa son corps, le découvrit une énième fois jusqu'à qu'il ne tienne plus et qu'il le prenne. Il s'immica en lui jusqu'à ce qu'il brûle de l'intérieur. L'ambiance devenait interminablement sensuelle et l'atmosphère devint rapidement moite. Les murmures, les gémissements et les complaintes de l'un accentuaient l'excitation de l'autre. Leurs voix étaient à la fois saccadés et rauques, leurs corps ne cessaient de s'unir et de se désunir. Joo Su craqua juste après Eun Byul et tenta tant bien que mal de reprendre son souffle. Le jeune policier eut peur d'y être allé un peu fort, mais il fut vite rassuré en voyant le regard comblé de son petit ami.

Puis soudain, il se souvint : il n'avait pas mis de préservatif ! C'était bien la première fois qu'il le faisait sans. Joo Su était un homme qui n'oubliait jamais ce genre de chose qui allait de soit, mais là, il avait complétement passer cette étape. Cependant Eun Byul ne semblait pas s'en être offusquer...en revanche, il vit clairement que cela le gênait. Devait-il comprendre que pour lui aussi, c'était une première ? Pour un peu, il pourrait être content. Mais il ne fut que plus excité lorsqu'il le vit se lever, et qu'ils allèrent dans la salle de bain, en tenu d'Adam se tortillant comme pour l'aguicher. La pièce était immense (c'est sûr que comparé à la douche commune de Fushigi...) presque aussi impressionnante que celle de son propre appartement. Ils entrèrent et recommencèrent à se peloter. Joo Su l'avait prévenu : une fois ne suffirait pas, et il allait lui montrer ce que cela coutait de le tenter à tout bout de champ. Il le plaqua contre les carreaux et laissa ses mains se balader sur le corps indécent de Eun. Ensuite il s'empara de ses lèvres qu'il dévora avec avidité. Sa faim ne s'était toujours pas tarie.


Le lycéen craqua et passa ses doigts dans les cheveux de Joo Su. L'eau ruisselait en cascade sur leurs corps et une poussée de désir le traversa. Il embrassa la base de son cou tout en explorant la partie intime de l'anatomie de son partenaire. Soudain, il le sentit faiblir. Il le souleva de terre pour qu'il soit à sa hauteur et lui mordilla le lobe d'oreille. Il s'était habitué à tout ses piercings et tatouages, bien que de voir le nom de son jumeau sur son corps le faisait un peu frémir. Mais il fit vite abstraction et sentit son érection grandir en entendant les soupirs d'envie de Eun.


Aussi, il n'attendit pas plus longtemps et entra en lui. Les va-et-vient incessants de Joo ne faiblissaient jamais (et oui, il est musclé le policier ^^) en revanche, son souffle devint de plus en plus entrecoupé, il avait du mal à tenir longtemps en voyant son Eun trempé et des mèches de ses cheveux recouvrant la moitié de son visage. Lui-même rejeta sa franche en arrière, refusant de s'obstruer la superbe vue que lui offrait son amant. Il sentit la jouissance arriver et il donna de puissants coups de reins jusqu'à ce qu'ils explosent en chœur. Joo Su le reposa doucement quand il vit que Eun pouvait tenir debout sans flancher. Cependant, il ne se décolla pas de son corps pour autant. Ils échangèrent un doux baiser serrés l'un contre l'autre. Joo rit intérieurement quand il sentit les doigts fins de son amant parcourir sa peau. Il ferma les yeux pour mieux apprécier les caresses, puis, n'en pouvant plus, il passa ses mains dans le dos de son chéri et osa titiller une zone des plus érogènes. De plus, il savait très bien qu'il fallait « laver » cette partie pour ne pas risquer d'être malade.

Eun se tortillait sous lui pour échapper à ses doigts experts mais Joo su le retenait du mieux qu'il pouvait. Cependant, le jeune réussit à se tourner tout en gloussant. Le policier posa ses mains ses hanches tout en lui murmurant des paroles indécentes.

- Non mais c’est propre là, pas la peine… D’astiquer. A choisir je préfère refaire l’amour… C’est mieux ! Non mais je...

Joo était loin d'être une bête, mais pour le sexe, on le comparait souvent à un fauve. Heureusement pour lui, Eun n'était pas de constitution très fragile.


Une fois n'est pas coutume, il lui fit l'amour comme s'il risquait de le perdre à tout moment. Mais c'était bien plus profond que cela : il voulait apposer sa marque sur son corps, lui montrant ainsi qu'il lui appartenait pour la vie. Il lui maintenait les hanches tout en lui assénant un rythme endiablé. Il se mordit la lèvre pour ne pas crier lorsqu'il jouit en lui.


Il recula pour se laisser assez d'air et reprendre une respiration convenable. Il n'était pas forcément fatigué mais le faire 3 fois d'affilés était, il fallait l'avouer, éreintant. Il voulut prendre Eun dans ses bras mais celui-ci le repoussa gentiment lui faisant comprendre qu'une fois de plus finirait par l'achever. Il sourit doucement et se contenta de le laver tendrement, faisant son possible pour se retenir de le toucher plus sensuellement.

Ils furent dans la chambre, propres et presque entièrement habillés, Joo ayant enfilé son boxer et son pantalon de la veille. Il suivit, surpris, son petit ami jusqu'à la cuisine.


Mais Eun semblait heureux de vouloir cuisiner du sucré. Cela ne le dégoutait-il plus ? Tant mieux, cela signifiait peut-être qu'il passait à autre chose, que les sucreries ne le faisaient plus penser à cet hôpital de malheur. Il passa son bras autour des hanches de Eun, mais il dut avoir peur car :

- Loin de moi pervers !!

L'éclat de rire réjouit à un point inimaginable le policier. Fini les larmes, les angoisses, les peurs, il espérait que son amour passerait à autre chose, et ne penserait qu'à son avenir avec lui.

Il le vit s'emparer du chocolat et il aida à les couper en petits carrés avant de les jeter dans une casserole pour les faire fondre. Ils attendirent un moment accoudés au plan de travail, jusqu'à ce que Joo n'en puisse plus et s'assoit sur une chaise non loin du feu. Il ferma les yeux un moment, s'enivrant de l'odeur, lui faisant rappeler que cela faisait maintenant une semaine qu'il n'avait ni fumer, ni sucer de sucettes pour calmer ses envies de tabac. La succulente odeur le démangea et soudain, ses nerfs lâchèrent. Il lui fallait une cigarette.


Eun Byul lui avait peinturluré la joue de chocolat fondu en riant comme un enfant. Son envie soudaine de nicotine disparut. Sa nouvelle drogue ? C'était le rire d'Eun.


Plus que sa vie même. Il aurait même pu lui dire qu'il risquerait sa vie pour lui, mais lui-même ne la donnerait pas, car il ne souhaitait pas l'avoir loin de lui. Mourir en laissant Eun ? Impossible ! Il se battrait pour rester en vie et la vivre à ses côtés. Lui qui avait souhaité la mort plus d'une fois depuis la mort de Tsukasa, lui qui y avait pensé lorsqu'il était allé chercher Soji pour le ramener...il n'en était maintenant plus capable. Il se rendait compte qu'il oubliait peu à peu ces pensées égoïstes et voulait tout partager avec l'être qu'il désirait plus que tout.

Lorsque Eun eut finit de lécher sa joue de manière suggestive, Joo Su empoigna ses hanches et le fit s'assoir sur ses genoux, en face de lui. Il prit la casserole de chocolat et la posa sur le dessus-de-table à côté de lui. Il plongea deux doigts dans la pâte et les présenta à son amant.


Eun ne se le fit pas dire deux fois et ouvrit la bouche pour engloutir les doigts badigeonnés que lui présentait son amant. Il les lécha sensuellement et Joo Su eut de plus en plus chaud. Son sang commençait à bouillir dans ses veines et il voyait nettement que le plaisir qu'il ressentait était partagé, le boxer de son partenaire ne cachait pas l'érection naissante. Eun passait sa langue sur, puis autour de ses doigts tout en remuant sur lui.


Il enleva ses doigts et gouta les lèvres de son coquin de petit ami. Lorsque celui-ci entrouvrit la bouche, Joo Su eut un goût de chocolat chaud sur le bout de la langue. Une de ses mains libéra l'intimité du boxer de son amant et la caressa pour le rendre plus excité encore.


Pour toute réponse, il vit avec surprise Eun ouvrir son pantalon et libérer à son tour son intimité. Il se frotta indécemment contre lui. Joo Su sourit et repris du chocolat qu'il étala sur les tétons de son amant. Il les lécha tour à tour tout en se délectant des gémissements que laissaient échapper son cher et tendre.


Joo Su vit bien le doute apparaître dans le regard de Eun Byul. Le policier continua donc de le torturer jusqu'à ce que le lycéen craque. Il le vit s'empaler sur lui et il lui laissa les reines. Joo Su s'obligea à bouger en suivant le rythme de son amant. Il le vit s'arquer plusieurs fois sous la puissance du désir, et surtout dû au fait qu'il parvenait très souvent à atteindre son point G. L'acte dura assez longtemps, et les laissa essoufflés, dans les bras l'un de l'autre. Joo Su releva le visage en sueurs de son partenaire et passa sa main dans sa chevelure en désordre. Le policier se mordit la lèvre, ne sachant pas s'il devait lui dire ce à quoi il avait pensé depuis un petit moment déjà. Cependant, il se lança :

Joo Su devait avouer qu'il y était allé un peu fort sur ce coup. Après l'épisode de la douche, il aurait très bien pu s'arrêter là. Pourtant, il n'avait pu s'empêcher de ressentir un désir insatiable pour Eun (le tenter avec du chocolat, nan mais è_é). Alors, ils avaient fait une énième fois l'amour. Cette fois-ci, cela n'avait pas été brutal ou rapide, comme on pourrait le faire lorsque l'on ressentait une faim qui n'avait pas été comblée depuis un moment. Non, cela avait été...comme une danse des plus sensuelles. Joo Su n'avait jamais ressentit une extase telle que celle-ci. Tout simplement parce que cela ne lui arrivait jamais de faire l'amour plusieurs fois de suite. D'habitude, il avait simplement des partenaires d'un soir et une fois satisfait, il partait. Le policier s'était fait plusieurs fois traité d'insensible, mais il ne pouvait répondre le contraire, il l'avait été plus que de mesure. Aujourd'hui, il aurait pu le regretter, s'il n'avait pas rencontré Eun Byul.

Depuis quelques temps, Joo Su remerciait le ciel d'avoir mis cet adolescent sur sa route. Il l'avait radicalement changé, pour son plus grand bien. Les rencontres comme celles-ci sont rares, et il ne souhaitait pas que cela se reproduise. C'était Eun Byul, ou mourir. Aussi, il ne put que ressentir un profond bonheur en entendant la réponse de son amant à sa demande. Il se mit à rire doucement. Comment ne pas tomber amoureux d'une telle personne ? C'était tout simplement impossible. Combien de filles et de mecs avaient-ils eu avant lui ? Joo Su n'était pas du genre à penser à ça, mais il se demandait tout de même qui étaient ces abrutis pour ne pas voir qui était vraiment Eun. Puis, il secoua la tête, soupirant pour sa propre bêtise. Si cela n'avait pas marché avant, c'était parce qu'ils n'étaient tout simplement pas fait pour être à ses côtés. Or, Joo Su était persuadé qu'il ne pouvait trouver mieux. La différence d'âge ne le dérangeait plus, et de toute façon, il ne pouvait plus se passer de lui. L'idée de devenir dépendant l'avait souvent effrayé, surtout depuis la mort de Tsukasa : il détestait souffrir de la perte d'un être cher. Mais il avait compris que la peur ferait toujours partie de sa vie, qu'il ne pourrait pas y échapper. Il avait décidé de se battre pour protéger et chérir la personne qu'il aimait dorénavant plus que tout.


Il comprenait que Eun avait besoin de Fushigi. Le lycée était le seul capable de rendre Eun plus fort et plus sûr de lui. Bien sûr, il comptait aussi l'aider du mieux qu'il pouvait, mais seul, il ne parviendrait pas à assurer sa sécurité. Cet établissement avait été créé pour ça après tout. Aussi, il le laisserait finir ses études là-bas. Devraient-ils donc attendre la fin de sa scolarité avant de déménager ? Ou alors...


Oui, si Eun ne remarquait pas à quel point Joo Su était impatient, alors c'est qu'il était devenu aveugle. On aurait dit deux amoureux transis. Après un tendre baiser, le téléphone sonna. Il vit Eun se lever et répondre. Il sourit quand il l'entendit parler en coréen. Il fallait avouer que cela lui manquait parfois. Les dialogues qu'il avait toujours eu avec son père n'avait toujours été qu'en anglais ou en coréen. C'était sa mère qui avait rattrapé le coup en l'obligeant à perfectionner son japonais avant tout. Depuis un an, il n'avait pas eu d'autres personne que sa mère pour dialoguer sans continue dans sa langue maternelle. Il ferma les yeux un moment, s'imprégnant de l'accent qu'il devinait de Séoul. Lui qui connaissait tout de son pays mais qui n'y était allé qu'une fois, il lui semblait bizarre d'avoir le mal d'un pays qui n'était pas vraiment le sien. Il rouvrit soudain les yeux en entendant Eun entendre «pas vraiment seul» puis sourit tristement en comprenant que sa mère savait pour son orientation sexuelle. Mais il fronça les sourcils lorsque Eun Byul proposa à sa mère de la rejoindre pour les vacances. Lui qui comptait les passer avec son amant...

- Maman !! Je ne vais pas dire à Joo Su de venir avec moi à la maison quand même !! T’abuse…

Mais non ! C'est une excellente idée même ! Il souhaitait voir ses parents, s'il le pouvait. Et si c'était sa mère qui le proposait alors...Il se leva, s'habilla et s'approcha de Eun mais ne put rien faire car ce dernier raccrocha.


Joo Su ne put s'empêcher de s'exclamer. Il était à la fois heureux de se présenter aux parents de Eun, mais aussi d'aller en Corée, pays qu'il idolâtrait plus que tout. Après tout, c'était ses racines. Il se décala de son amant pour finir de se rhabiller et Eun mit une chaine de musique, coréenne bien sûr. Il écoutait la voix plutôt mélodieuse du lycéen et qui, tout contre lui, chantonnait à voix basse. Joo Su n'avait pas vraiment l'habitude d'entendre du coréen, en fait, il écoutait rarement la musique. Il n'avait pas le temps, puisque son travail s'effectuait 24h/24, rare était ses moments de repos, et lorsqu'il avait ce peu de temps, il le passait à photographier tout ce qu'il lui donner de l'inspiration. D'ailleurs, depuis plus de deux ans, on ne voyait plus la couleur de sa chambre, tellement il y avait de photographies accrochées sur les murs. Il avait faillit faire de même sur les murs de la chambre d'internat, mais il se doutait que Jess serait moyennement heureux de voir la pièce recouverte de ses photos. Il haussa les épaules et poussa légèrement son amant, se rappelant qu'ils étaient venus dans la cuisine pour faire un gâteau. Il remit le chocolat à fondre et fit préchauffer le four. Soudain, le téléphone sonna une seconde fois. Il vit Eun se précipiter vers le combiné, l'air contrarié et le vit soupirer gentiment en comprenant qui était à l'autre bout du fil. Quand Joo Su entendit «maman» , il lâcha l'ustensile pour remuer le chocolat et courut s'emparer du combiner, ignorant les jérémiades de son cher et tendre.


Joo Su tendit le téléphone à son petit-ami et se rendit dans la chambre, le temps que Eun finisse sa discussion avec sa mère. Il se dirigea vers son sac, l'ouvrit et se saisit de son appareil photo, qu'il emportait toujours avec lui. Puis, il sortit et rejoignit son amant qui déjà s'affairait à remuer œufs et farine.


Celui-ci releva le visage vers lui, quelques traces de farine sur le bout du nez et sur la joue le rendit si adorable que le policier positionna son appareil et le prit en photo.


Seul endroit encore vierge de toutes feuilles de sa chambre. Ou le plafond...à voir...

[Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu, si tu as un souci pour l'inspi, on peut toujours essayer de trouver à deux, et puis, si je dois changer quelque chose, je le ferais]

Jaloux ? Joo l'était, pour sûr. Ce sentiment avait toujours fait parti de lui, comme chaque être humain. Et la jalousie, cela le rongeait plus que de mesure depuis qu'il était avec Eun. Mais cela allait de pair avec l'amour, il le savait. Il était heureux de se savoir si amoureux au point de ressentir ce sentiment désagréable à chaque fois que quelqu'un se retournait sur leur passage et dévorait Eun Byul du regard. S'il le pouvait, il les tuerait tous pour avoir osé convoiter la personne qui lui appartenait, corps et âme, ne serait-ce que quelques instants. Il se rendait dingue à l'idée de le voir avec d'autres personnes proches de lui sans que lui n'y soit. C'était gênant, embarrassant et surtout très perturbant, et ne souhaitait pas le moins du monde être étouffant, c'était pour cela qu'il faisait en sorte de ne pas le voir tous les jours. Être dépendant était une chose, devenir un stalker, très peu pour Joo Su.

Il savait que ce besoin de l'avoir à ses côtés est dû au fait qu'il était resté seul et sans personne pour partager des instants de bonheur dont il s'était trop longtemps privé. Mais il ne lui était jamais venu à l'esprit qu'il aimerait une personne plus que Tsukasa. Pourtant, cela était arrivé et il en était heureux.

Les gestes de tendresse et le sourire triste de son amant le fit tiquer. Quoi ? Pourquoi ce regard ? Que cachait-il ?


Joo Su devinait que Eun Byul se sentait soudain mal à l'aise. Il ne savait pas à quoi était dû ce brusque retournement de situation, mais il le voyait. Rien ne pouvait lui échapper, surtout après avoir passé tant de temps à contempler le visage de l'être qu'il aimait. Il n'avait pas voulu paraître désagréable, mais la situation commençait à lui échapper, et il n'aimait pas ça. Le coup de téléphone changea la donne, du moins, l'avait-il cru. Mais une fois que Joo Su eut parlé avec la mère de Eun Byul et qu'il revint de la chambre avec son appareil photo, tout dégénéra. Le regard soucieux, il répondit à Eun, voulant alléger l'atmosphère qui commençait à l'oppresser.


Le regard que lui lança Eun Byul n'était en rien un visage de quelqu'un de blessé par ce genre de paroles. Alors pourquoi ces yeux si tristes ? Joo Su se mordit la lèvre tout en se jurant de ne rien demander. Il soupira et le laissa partir pour se changer. Il bidouilla tranquillement le chocolat, ne sachant absolument pas ce qu'il fallait faire à la fois pour le gâteau, mais aussi vis-à-vis de la réaction inattendue de son amant. Regrettait-il d'avoir dit oui à sa proposition de vivre avec lui ? Il secoua la tête. Non, il y avait autre chose. Mais quoi ? Une chose dont Joo Su n'était pas encore au courant ? Il donna un violent coup sur le comptoir de la cuisinière et jura de tout les diables tout en se massant la main. Il arrêta tout mouvement quand le lycéen revint, ne voulant surtout pas qu'il le voit dans cet état de frustration. Joo Su commençait à le connaître, il savait qu'il ne tarderait pas à lui parler. Il remarquait que Eun Byul ne parvenait pas facilement à garder ses soucis pour lui. Le policier était heureux de voir qu'il se laissait aller avec lui, cela lui permettait de se rendre compte qu'il lui faisait confiance. Mais il était loin de se douter qu'il avait tort. La confiance, il était difficile de la donner, mais il lui semblait qu'après toutes les choses qu'il leur était arrivé, ils avaient dépassé le stade du doute.

Joo Su suivit les directives de son chéri minutieusement, vu qu'il n'avait encore jamais fait de gâteau de sa vie. Tout cela se fit dans le plus grand des silences. Silence pesant, mais qu'ils arrivaient miraculeusement à maintenir. Pendant que Joo Su mélangeait la pâte et le chocolat et que Eun lavait les ustensiles utilisés, le policier essayait de ne pas penser au problème qui tenait lieu depuis quelques minutes et commença à s'immerger dans ses pensées. Il tentait de mettre au point un moyen de convaincre son patron de lui laisser accomplir une mission tout seul, sans l'aide de qui que se soit. De plus, il savait que son supérieur ne tolérait aucunes rumeurs, aussi, il avait sa chance s'il lui parlait des doutes qu'il avait quant à la fidélité que devrait avoir certains médecins de l'hôpital où avait séjourné Eun Byul. Il voulait être sûr de ne pas laisser des escrocs exercer un métier qui mettrait en danger la vie d'autrui. Soudain, il remarqua que Eun le fixait bizarrement et il se rendit compte qu'il attendait qu'il se déplace pour mettre le gâteau au four. Il recula donc et s'assit sur la chaise où avait eu lieu leur dernier ébat. Il ferma les yeux, essayant de se ressaisir quand il sentit le poids du corps de son amant sur lui. Il rouvrit doucement les yeux et sourit tendrement. La voix hésitante du lycéen lui laissa un frisson d'appréhension.


Son sang ne fit qu'un tour quand Eun Byul eut terminé son long discours. Il resta un moment sans rien dire, fixant le lointain tout en tentant de ne pas se mettre à crier et de repousser le corps tremblotant collé au sien. Peut importait les larmes, la peur, Eun Byul avait fait mouche. Joo Su respira profondément une fois, deux fois, et fit relever son amant pour qu'il se lève à sa suite. Il se dirigea d'un pas presque automatique jusqu'à la chambre, remballa ses affaires et revint au salon, où son amant se trouvait, complétement déboussolé. Le policier fronça les sourcils et laissa tomber son sac. Il ouvrit la bouche, la referma soudain, ne sachant pas quoi dire. Il n'arrivait pas à réfléchir correctement, mais avait parfaitement compris la situation. Il serra les poings et approcha jusqu'à ce qu'il soulève le menton de Eun Byul pour qu'il le regarde dans les yeux.


Joo Su s'arrêta, le temps de reprendre son souffle. Il avait tout dit d'une traite, mais n'en avait pas encore fini. Eun Byul tenta de se dérober, mais il le maintint fermement de telle sorte que leurs lèvres étaient presque sur le point de se rencontrer.


Joo Su s'éloigna enfin et récupéra ses affaires. Il se dirigea ensuite jusqu'à la porte et l'ouvrit. Il s'arrêta sur le pas de la porte et se tourna une dernière fois vers le lycéen.


Il referma la porte le plus doucement possible et descendit les marches calmement mais rapidement, priant pour que Eun ne le poursuive pas. Une fois qu'il se fut engouffré dans sa voiture, il la démarra et partit en trombe. Il se retenait de faire machine arrière et de rejoindre Eun Byul pour s'excuser. Ce dernier ne le savait pas, mais il lui avait donné la meilleure des solutions pour s'éloigner de lui un moment, le temps qu'il enquête de son côté sans laisser aucun doute sur ses intentions. Il lui avait été difficile de dire tout cela au lycéen sans craquer, mais l'éloignement était de mise. De plus, cela serait peut-être une solution pour le problème dont parlait Eun. Si vouloir protéger l'être qu'on aimait n'était pas une preuve de son amour inconditionnel, alors tant pis, il tenterait de le prouver autrement. Peu importait le temps que cela prendrait, il comptait bien réveiller son amant pour qu'il voit qu'il n'avait rien de commun avec son ex. Il souhaitait que la confiance règne avant tout dans leur couple. Et il comptait s'excuser sur l'emportement dont il avait fait preuve. Non pas que ce qu'il avait dit n'était pas ce qu'il pensait, mais il n'aurait pas du le dire de cette façon. Il aurait dû le rassurer. Ses mains se crispèrent sur le volant : il venait de se rendre compte qu'il prenait la route de la maison familiale. Il s'arrêta devant le portail qui commençait à rouiller et s'empara de son portable.


Il sortit de la voiture et entra dans le jardin sans sonner le carillon. Il traversa le peu de chemin qui lui restait jusqu'à la porte principale et toqua doucement. Il attendit, la boule au ventre que les bruits de pas lui parviennent. Il les entendit, et sourit à l'idée de revoir le visage souriant de celle qu'il n'avait pas visité depuis des mois entiers. La porte s'ouvrit et Joo Su se blottit presque immédiatement contre elle.


Le policier resserra son emprise et sentit les effluves du léger parfum à la violette émaner du cou frêle de sa mère.


Ils se fixèrent un moment, et Joo Su vit des larmes emplir les yeux de sa mère.


Prendre son courage à deux mains : voilà ce que lui avait appris Eun Byul. Il était temps qu'il révèle enfin qui il était vraiment. Il n'avait pas vu sa mère depuis plus de 10 mois. Il l'avait appelé, l'avait croisé au cimetière de nombreuses fois, mais jamais chez «eux». D'abord, il la rassurerait sur ses activités en tant que policier, ensuite, il lui dirait qu'il était fou amoureux. Oui, c'était déjà un bon début, pour des retrouvailles.