A toi, à eux, à nous...pour tous...

Aujourd'hui je t'inaugure petit journal intime...Je ne sais pas par quoi commencer. J'avoue n'avoir jamais « parlé » dans le vide. Peut-être que je me sentirais plus à l'aise si je disais comment tu (et oui, je te tutoies, tu n'y verras pas d'inconvénients n'est-ce pas ?) es arrivé en ma possession ?

Alors voilà, je t'ai acheté dans une broquante au coin d'une rue (zut, je me souviens plus du nom) de notre chère ville de Tokyo. C'était une sorte d'impulsion, incontrôlable, qui m'a fait te choisir, toi, parmi tant d'autres. Tu étais le seul journal avec un coin corné et des pages jaunis par le temps. Je t'ai trouvé authentique. Comme si tu venais d'une époque dont plus personne ne se soucie. Tu fus mon coup de cœur. (Ah, non, ne rougis pas ! Ça arrive les coup de foudre, je t'assures !) De plus, j'adore l'odeur des vieux ouvrages, j'en raffole ! (non, je ne suis pas une folle bibliothécaire...juste étudiante dans une école...spéciale...mais j'y reviendrais. Il s'avère que j'avais besoin de parler...Tu me diras, j'aurais pu le faire avec Yumiko (ma meilleure amie) ou encore avec Sayaka (ma sœur jumelle dont je ne me sépare rarement, quoique, ces temps-ci...) mais j'ai besoin de me reposer sur quelqu'un qui...comment dire...ne me répondra pas ? (ne te vexe pas, ok ? Moi je t'aime bien comme ça)

Vaudrait-il pas mieux que je me présente ? Je manque même au protocole des journaux intimes...tu accepte de me pardonner ? Voilà, je vais me rattraper, promis !!

Mon nom : Kawamura
Mon prénom : Miyuki (c'est mimi non ?)
Mon âge : (arrête, je vais finir par me vexer là !!) Bientôt 19 ans !!
Ma situation familiale : Dure, très dure...ma seule vraie famille sont ma sœur et mes amis
Ma passion : le chant, l'écriture (c'est tout nouveau, mais je sens que ça va durer) et la lecture (quitte à me rendre aveugle...je sais, je devrais prendre soin de moi...ou alors que quelqu'un le fasse à ma place. Mais qui ?)
Particularité(s) : …dois-je les dire ? Je ne pense pas...mais d'un côté, tu ne pourrais pas comprendre ce qu'il m'arrive sinon...voilà, j'ai des pouvoirs (non, je ne suis pas cinglée, j'te jure !) Hum...je contrôle l'eau...et j'arrive à contrôler les objets à distance, de la télékinésie quoi...Parfois c'est dur à gérer, parfois ça me sert à me sortir de mauvaises passes, et parfois de m'amuser un peu (mais très rarement)
Amour : Ne parlons pas de chose qui fâche...j'avais un petit-ami, mais nous nous sommes séparés d'un commun accord, et maintenant...je dirais que quelqu'un me trouble...énormément. Le nom ? Surement pas. (Quoi ? Tu vas pas te mettre à me bouder pour ça !) Plus tard peut-être, quand je serais plus où j'en suis.
Pourquoi écrire un journal intime : Grande question, t'aurais pas la réponse ? Non ? Bon, tant pis...j'ai une petite idée... je te la dit ? Oui ? OK. J'écris pour être bien sûre que j'existe. Si si, c'est une réponse qui me paraît convenable. Est-ce bien sûr que les souvenirs que j'ai sont bien ceux qui se sont réellement déroulés ? Moi, j'aimerais pouvoir changer mes souvenirs, m'en rappeler comme quelque chose de positif, et pas comme un fardeau que je porte sur moi tout les jours. (je ne déprime pas, je suis toujours d'humeur joyeuse, j'ai juste...je ne sais pas, une revendication ? Une demande divine ?) Mes amis me disent que le passé est ce qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui, mais est-ce vrai ? Et si j'avais eu un passé plus tendre, n'aurais-je pas pu être encore plus douce ? Plus adorable encore ? La vie ne m'a pas épargné, les autres élèves aussi (ceux de mon lycée, qui sont presque tous comme moi, tu sais, les pouvoirs, je viens de t'en parler) et j'avoue que nous méritions tous mieux comme passé que ce que nous avons vécus. Alors voilà ma revendication : ne peut-on pas faire machine arrière, nous sauver nous-même de tout ce que nous savons douloureux ? Ce serait le rêve suprême, le rêve que je chéris...sans aucun espoir...voilà pourquoi j'écris...pour oublier...en ce moment, tout me revient en tête. Mon père, avec sa tête de fou furieux lorsqu'il a compris que rien n'allait chez moi, ma mère qui m'a laissé partir avec lui, me séparant de ma moitié, de ma propre chair, de mon futur, que je sais incertain, de ma passion du chant qui me dévore et qui me permet de tenir bon, de mes amis qui sont toujours là, de la sensation du vent sur mon visage, de l'eau qui glisse sur mon corps...que serais-je sans ça ?

Je me dis que...peut-être...grâce à toi, grâce à ce que je vais te dire, te raconter au fil des jours, je saurais enfin ce que je vaux. Pitié, aide-moi. Toi, ou n'importe qui.

Ps : j'ai oublié de mettre la date, pardon...décidément, j'ai pas la tête à l'endroit aujourd'hui.
Mercredi XX Avril 2010.